Le Samedi 5 octobre 2013 se déroulait la troisième édition du O.E.S. 2013. Le spectacle prenait place à la salle de spectacles du Club Soda à Montréal.
Qu’est-ce que le O.E.S. ? C’est un bonhomme fort sympathique, en l’occurrence Philippe Charbonneau, dont le frère est atteint d’une maladie infantile qui est à l’origine de toute cette belle histoire. Étant lui-même dans le rouage de tout ce qu’implique d’avoir une personne de son entourage aux prises avec une telle maladie, il a décidé de faire sa part. Et ça part, il la fait amplement ! Véritable machine à monter des projets, il a décidé de venir en aide à l’organisme Opération Enfant Soleil d’une façon plutôt originale: En organisant des spectacles dont les revenus seront versés à l’organisme.
Des promoteurs, tels que Jaune Prodz, Dungeon Works Productions et Hellstorm Productions ont décidé de travailler en collaboration avec 790Show.ca (la compagnie de production qui organise le spectacle) afin de s’assurer que l’événement fasse office de tête d’affiche le soir de son déroulement. Plusieurs partenaires médiatiques ont aussi décidé de mettre la main à la pâte afin de promouvoir et publiciser l’événement au maximum. Ondes-Chocs, Québec-Métal, Musik Universe, Camuz et Daily-Rock sont des médias à y prendre part, et notons aussi la collaboration de la station de radio CISM.
Pour cette 3e édition, Wishmaster (Hommage à Nightwish) partageait la scène du Club Soda avec les groupes Heroik, Kolony et Sweet Fallen (Hommage à Evanescence). Dave Rouleau d’Ondes-Chocs assurait l’animation de cette soirée, qui fût haute en couleurs et en surprises !
Dès mon arrivée en après-midi, une immense scène très bien aménagée faisait déjà place, et j’ai vite compris que le terme »spectacle à grand déploiement » avait été pris très au sérieux pas les organisateurs de l’événement. En enfilant mes bouchons d’oreilles pendant les tests de son, il était clair que le terme »casser la baraque » était aussi au rendez-vous, et que la qualité sonore serait exceptionnelle.
Rodés au quart de tour, les préparatifs se sont déroulés sans anicroche, et tout le monde semblait satisfait des arrangements pour le spectacle. À noter le travail exceptionnel des bénévoles, avant, pendant et après le spectacle, qui ont assuré le déroulement fluide de l’événement. Le public n’y a vu que du feu (c’est le cas de le dire !) et un spectacle de qualité, sans les désagréments que la logistique d’un spectacle peut engendrer. Tous retenaient leur souffle pour le début du spectacle, qui a débuté à l’heure prévue.
C’est Dave Rouleau qui a eu la chance de monter le premier sur la scène. L’animateur de la soirée a fait un boulot remarquable. Ses interventions aux moments opportuns ont ajouté une certaine dimension très appréciée au spectacle. Le groupe Kolony fut le premier groupe à qui l’animateur a refilé les armes.
Kolony (Reno aux vocals / rythm guitar, Maxxx au lead guitar / back vocals, Myk à la basse et Antony à la batterie) ont ouvert le bal avec énergie. C’était la première fois en ce qui me concerne que j’avais la chance de les voir en spectacle, et je dois avouer que le groupe livre très bien la marchandise. Une musique et des paroles intelligentes avec une énergie sur scène débordante, il n’en fallait pas plus afin d’embraser la foule et la table était mise pour le reste du spectacle.
C’est ensuite le groupe homme à Evanescence Sweet Fallen (Karine Gagnon aux vocals, Boby Desrosiers au lead guitar, Pascal Cimone au rythm guitar, Daniel Tremblay à la basse et Fred Doucet à la batterie) qui a pris le volant du navire. Le groupe y est allé des plus grands succès du groupe original, et j’ai trouvé leur setlist très bien choisi pour l’occasion. L’exécution était parfaite, et on avait réellement l’impression d’avoir le groupe original sous nos yeux. Et quelle voix de la chanteuse, Karine Gagnon !
C’est le groupe Heroik (Jordan Delage aux vocals, Robin Langlois à la guitare, Frank Deramond à la basse, Furman à la batterie et Yvo Martin au clavier) qui a pris place sur la scène. Depuis le début du spectacle, la batterie impressionnante du groupe trônait sur la scène, et je dois dire qu’en plus d’être belle, son utilisateur, »Furman » sait très bien s’en servir ! Le groupe en entier a testé la solidité de la scène: quelle énergie ! Le groupe avec la musique la plus aggressive des artistes présents lors de la soirée n’a pas ménagé ses efforts afin de créer un vrai raz-de-marée dans la foule. L’implication de chaque membre du groupe était notable tant au plan visuel qu’auditif, et ce fût mon coup de coeur des groupes d’ouverture du spectacle.
La machine Wishmaster (Anissa Bélanger aux vocals, Philip Charbonneau aux clavier et vocals, Daniel Tremblay à la basse et aux vocals, Dominic Tremblay à la guitare et Alexis Serré à la batterie) a mis fin à l’attente du public et a pris place sur scène pour le programme principal. Le groupe hommage nous a donné une prestation d’une heure trente, en y allant d’un setlist de covers du groupe Nightwish, qui comprenait autant de vieilles pièces que des plus récentes. L’excellente sonorisation de la salle ainsi qu’un travail incroyable du responsable du son de la soirée a véritablement mis en lumière tout le talent musical du groupe. La voix de la chanteuse, Anissa Bélanger a donné des frissons à tous les gens présents. Alexis Serré à la batterie y est encore une fois allé d’une prestation hors du commun, nous démontrant qu’il est bel et bien établi comme l’un des meilleurs batteurs de la scène locale. J’ai bien aimé l’énergie sur scène et le plaisir de jouer du guitariste fraîchement arrivé avec le groupe, Dominic Tremblay. Sa technique et sa présence sur scène se marient très bien avec le groupe, et la chimie semble s’être installée très rapidement, car sa performance était sublime. Philip Charbonneau nous a donné des back vocals puissants et rauques, et son énergie habituelle au clavier était quelque chose à voir. Moment un peu triste, mais nécessaire de la soirée, lors duquel le groupe nous annonçait que Daniel Tremblay, le bassiste du groupe, le quittait dans l’objectif d’aller poursuivre sa vie en Thaïlande. Daniel Tremblay en était à sa huitième année au sein du groupe qui fêtera ses 10 ans l’année prochaine, et tous étaient tristes de devoir briser les liens qui s’étaient établis avec les années. Comme l’énergie de Daniel Tremblay à la basse nous laisse toujours croire qu’il s’agit de son dernier spectacle à vie, l’émotion a par la suite fait place à la musique, et son habituel jeu de basse nous a permis de nous rendre compte que la scène locale perd un très gros morceau en sa personne.
Le groupe nous réservait plusieurs surprises lors de ce spectacle à grand déploiement. L’une d’elles était la présence du timbalier professionnel Martin-Paul Beaulieu, de l’Orchestre à Vent Péri-Phonique (O.V.P). Son jeu de timbales a définitivement ajouté de la profondeur et surtout du punch aux compositions orchestrales du groupe. Plusieurs chanteurs invités, dont Holy Decay (Magnum Stallion), Todd Durtch (Through Death) et Vincent Mercier (Slick Jesters) ont prêté leur voix pour la cause, ajoutant du punch au niveau vocal lors des parties un peu plus »hard » du spectacle. David Masse a prêté lui aussi sa voix dans son rôle de »Phantom of the Opera » aux côtés d’Anissa Bélanger, nous procurant un beau moment de spectacle. Toutes ces additions ont été faites judicieusement aux moments opportuns du spectacle, ce qui a eu comme effet que tous les artistes invités ont été en mesure d’ajouter leur talent à la dimension musicale déjà très riche du spectacle, ce qui fût grandement apprécié et notable au niveau de l’aspect vocal du groupe.
Le spectacle comportait une dimension visuelle, et plusieurs éléments ont été mis en place afin d’éblouir les yeux des spectateurs. D’entrée de jeu, un élément très remarqué fut celui de l’éclairage. Présent à tous les spectacles, ce facteur passe souvent inaperçu, mais il apporte une grande dimension visuelle. Lors de ce spectacle, chapeau à l’éclairagiste, qui a offert une performance digne de mention. L’éclairage, en plus d’être sublime, se mariait très bien à l’émotion du moment et suivait bien l’intensité de la musique. L’éclairage et le son ne faisaient qu’un, et c’est un facteur qui a hautement rehaussé l’aspect visuel du spectacle, mettant en valeur les autres aspects visuels présents.
En fond de scène, on pouvait retrouver Impulsion Danse, une troupe de danse invitée pour l’événement afin d’y ajouter un aspect visuel. La troupe a réalisé un véritable tour de force, car effectivement, danser sur des pièces de Nightwish de façon cohérente, en plus d’y apporter une certaine dimension n’est pas facile. Les apparitions de la troupe ont été nombreuses, et l’aspect visuel apporté était magnifique. Le travail au niveau de la chorégraphie est spectaculaire, et son intégration avec le contenu musical l’était tout autant.
Deux troupes de cirques étaient aussi sur scène: Cirkazou et Poécirque. Parfois seul en arrière-scène, parfois en combinaison avec la troupe de danse, leur aspect visuel était très apprécié, et loin d’être farfelu. Les troupes de cirques ont été utilisées surtout dans les moments instrumentaux du spectacle et ma foi, on s’est vraiment senti dans un cirque pour vrai ! Leurs apparitions, jumelées à des arrangements musicaux des chansons sélectionnées, donnaient vraiment l’impression que la musique avait été créée pour leur numéro, et toute l’attention était portée vers eux. Divers numéros et performances ont été présentés, et tous étaient excellents.
Un numéro de jongleuse de feu était aussi présenté pendant le spectacle. Sonia Legault, qui représentait Carnaval Abraxas et Selkies Darkfusion a illuminé la scène par ses prouesses, et sa performance était… Enflammée ?
Tous sont unanimes afin de qualifier ce spectacle de grande réussite. Le spectacle réunissait des groupes musicaux talentueux qui ont offert une performance hors pair, dans une grande production visuelle divertissante. Et le tout, pour une bonne cause !
Le défi premier de l’événement pour les organisateurs était d’effectuer une production plus petite, comparativement à l’édition de l’année dernière, afin de minimiser les coûts de production et d’amasser plus d’argent pour remettre à Opération Enfant Soleil.
Concernant l’aspect »production plus petite », il faut se demander quelle est la définition du mot »petit » pour les organisateurs, car l’événement était grandiose. Concernant l’aspect de la cause, le spectacle a permis d’amasser 1,200 $ en dons pour l’organisme Opération Enfant Soleil. Bravo !
Merci à tous les artisans de cet événement grandiose pour la cause. Organisateur, artiste, bénévole, spectateurs et j’en passe, tout un chacun avait un rôle à jouer, et cette soirée, ainsi que les dons remis, n’auraient été possibles sans votre présence.
Est-ce qu’une quatrième édition verra le jour ? On en veut encore !
Texte et photos : Benoit Lamarche