Pure Noise Records

Nouveau label, même son. La première fois que j’ai entendu Violent Soho, ça m’a fait l’effet d’un ‘Smell like Teen Spirit’, vingt ans après. Cinq albums plus tard, toujours pas de déception. Il m’est rare d’être satisfaite à la première écoute d’un album que j’attends depuis si longtemps sans être influencée par les attentes que j’y avaient placées. Peut-être que le confinement me rend moins exigeante ? Quand je regarde par la fenêtre, c’est le printemps, mais l’ambiance est oppressante. Le soleil brille, mais les gens sont anxieux dans la rue. C’est l’atmosphère de cet album : il donne envie de sautiller durant 35 minutes, mais aussi de cracher son anxiété comme si on lisait son journal intime en criant. Ces temps, on a envie de réconfort, et quoi de mieux pour ça qu’un groupe qui te rappelle les douces années 90′ pendant lesquelles tu as grandi ? Un chant nonchalant à la Billy Corgan des Smashing Pumpkins et des relents de Pixies et Mudhoney. ‘Everything is A-Ok’, titre éponyme, parle de la façon dont le monde est devenu obsédé par le fait de se créer une identité sur les réseaux sociaux et comment nous sommes presque tous devenus des représentants de notre propre ‘marque’ et de la façon dont les émotions sont devenues de la pub. Cynique et apolitique, mais qui pointe les échecs de notre société, cet album est parfait pour s’ouvrir quelques bières dans son jardin et entamer cette belle saison qui arrive et s’annonce très étrange. Après le confinement, faisons comme dans leur clip de ‘Pick it up’ : prendre sa guitare ou son groupe et aller sonner chez tout le monde pour répandre la bonne parole du rock. Grunge’s not dead !

Note : 5/5

www.violentsoho.com