Du rock à gogo pour l’ouverture du Venoge Festival
Le passage de flambeau entre Penthalaz et Penthaz a pris un peu plus de temps que prévu, mais le Venoge festival est là. Des retrouvailles sous le signe du rock et de la pluie.
C’est probablement la première fois de l’été qu’on écrit un lancement pareil. Après des semaines de canicule, il a fallu que la pluie s’abatte sur le Venoge Festival. Le soir où il inaugurait son nouveau site. Pour la soirée rock.
Je vous entends déjà venir avec vos “Qu’est-ce qu’un festival sans pluie” et autres “c’est pas un festival si on sort pas les bottes”. Bon, vu que la terre en avait vraiment besoin, on n’en débattra pas plus.
50 nuances de rock
Difficile de ne pas trouver son compte pour cette première soirée. Du blues aux sonorités
plus punk, on a eu droit à un vrai crescendo.
The Last Internationale avaient l’honneur d’ouvrir les festivités sur ce nouveau site et d’inaugurer la nouvelle scène du Venoge qui est… très, très haute. Le duo new-yorkais, qui a dû commencer avec 25 minutes de retard à cause d’un problème technique au niveau de l’entrée du festival, ne s’est pas laissé déstabiliser. Du rock énergique, une magnifique combi à paillettes et le public était chaud bouillant. Et quel plaisir de revoir Steve, Mandris, et Ion de Shaka Ponk sur scène pour les accompagner !
De l’autre côté du festival, c’est The Black Shoe’s Button qui ouvrait la scène de la Licorne. Les quatre vaudoises devaient initialement jouer sur la scène gratuite. C’était sans compter l’annulation à la dernière minute de Bob Vylan. Et hop! place upgradée, comme dans l’avion! Et c’était clairement mérité. Voix impeccable, des guitares qui dépotent et une super présence scénique. Preuve de leur succès: malgré la pluie qui s’est abattue au milieu du show, les spectateurs ne cessaient d’affluer devant la scène.
La soirée se poursuit avec Seasick Steve. Que ce bonhomme est fantastique. Avec sa longue barbe et son look de paysan, il parait tout droit sorti d’un comics. Et que son âge ne trompe pas, quand il se met à jouer, ça déménage! Sans la pluie, on se serait presque cru dans le désert américain.
Ambiance plutôt country avec Steve’n’Seagull. Leurs reprises des grands tubes de Metallica ou autres Guns n’ Roses version accordéon et contrebasse ont déchaîné le public.
Des concerts mythiques
Si quelqu’un avait des doutes sur le niveau de rock’n’roll de la soirée, les derniers groupes ont mis tout le monde d’accord. Franchement, qui aurait cru un jour voir Iggy Pop dans la cambrousse de Penthaz? Pas étonnant de voir des étoiles plein les yeux des spectateurs aux premiers rangs. Malgré son petit bidon et sa peau plutôt ressemblante à celle d’un iguane, il fait bien avouer que ce monument du rock tient plus que bien la route. Vas-y que je jette le pied du micro, et que je tombe la veste, et que je tire des doigts d’honneurs… rock’n’roll attitude!
Que dire ensuite de Skip The Use? Qu’ils sont géniaux? Ce serait trop banal. Qu’ils proposent toujours un show énergique au top? Ce serait un euphémisme. Ils ont cette capacité à créer une belle ambiance, bienveillante et conviviale même si ça part dans le délire de Mat “vous commencez la chanson à un endroit, et quand elle finit, vous devez être à un autre endroit”. Quand Anthea les rejoint sur scène pour The One Two, c’est la preuve que Skip The Use, c’est une grande famille et c’est juste beau à voir.
Le Venoge Festival a gardé la grosse claque pour la toute fin de soirée. Celles et ceux qui ne connaissaient pas Frank Carter avant de venir au festival ne sont pourtant pas prêts de l’oublier. On savait que ça allait dépoter. Mais peut-être pas à ce point. Frank est arrivé, accompagné des Rattlesnakes, il a joué deux tiers de la première chanson sur scène, et puis il s’est dit “allez, je vais aller dans le public”. Une minute plus tard, on le retrouve dans le mosh pit, dans la boue, en train de vivre sa meilleure vie au milieu des fans. “On est là depuis 9h ce matin, je suis complètement bourré” lance-t-il entre deux refrains. Il commentera plus tard sur Instagram, en voyant une vidéo de sa performance, “P****n, au moins je sonnais bien”. Un concert qui restera parmi les moments cultes du Venoge.
Seul nuage gris de la soirée (dans la prog, pas dans le ciel malheureusement), Pendulum. Les Australien, qui remplaçaient Limp Bizkit, ont apparemment conquis leur public. Mais on reste sceptique face à ce rock-metal-indu-pop qui semble tourner en rond.
Photos : Alex Pradervand