Un nouvel album de Trivium n’est pas un évènement en soi étant donné que le groupe n’est pas avare de ce côté-là ces dernières années, mais c’est surtout une joie de retrouver le quatuor de Floride toujours efficace et même de plus en plus puissant. Trivium a atteint des sommets pas plus tard que l’année dernière avec son album « What the dead men say » qui a remporté pas mal de prix et s’est hissé au plus haut des classements rock et métal. Mais « In the court of the Dragon » risque bien de prendre le même chemin. Car le tournant opéré en 2020 tant par la technique que par le style se confirme encore cette fois ci.
Pour ce 10ème album studio Trivium nous livre une pépite, impressionnante de justesse, aboutie et ficelée comme jamais. Le style est remarquable mêlant différentes influences métal, puissance et morceaux intenses. Certes le groupe n’en ai pas à son coup d’essai et cumule maintenant pas mal d’expérience, mais il sait encore nous étonner et nous envoyer vers des sphères musicales inégalées. Car leur carrière a tout de même été fluctuante mais toujours très productive, et ils peuvent se targuer de n’avoir jamais fait deux fois le même album, et même d’avoir sans cesse évoluer jusqu’à devenir un groupe incontournable aujourd’hui.
Produit par Josh Wilbur (Lamb of God, A day to remember…), « In the court of the Dragon » explose par son talent et sa férocité. Les refrains résonnent comme jamais, le tempo s’accélère sans cesse, les riffs sont d’une efficacité redoutable et le travail vocal est brillant. Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas. Une intro comme « X » est redoutable tant elle vous emmène directement vers une suite explosive et massive. Le premier single « In the court of the Dragon » est à couper le souffle rien qu’avec son intro qui envoie crescendo la puissance ! 3 morceaux dépassent les 7 minutes : « The shadow of the Abattoir », « Fall into your hands » et « The Phalanx », mais les riffs sont tellement énergiques, les solos tout bonnement scotchant mais aussi le chant qui détonne, bref on ne se lasse pas une seule seconde. C’est une explosion de talent ! Une grande variété donc dans les morceaux portés par des refrains percutants et le travail vocal puissant de Matt Heafy. Corey Beaulieu n’est pas en reste car il nous montre là l’étendue de son talent avec des parties de guitares d’une incroyable férocité et justesse implacable.
Trivium nous prouve, s’il le fallait encore, qu’il faudra compter sur eux dans le paysage du métal et qu’ils sont à l’apogée de leur carrière tant ils sont désormais incontournables.
[Marjorie Delaporte]
www.trivium.org