Après Relapse et Metal Blade c’est au tour de Season of Mist de se creuser les méninges pour trouver un moyen de vendre Tombs à la communauté élitiste des blackeux. C’est vrai qu’avec leurs racines bobos – le leader du groupe vend du café fair-trade à côté, c’est dire – et la tendance du groupe à piocher sans trop de scrupules dans des genres apparentés (jusqu’au groove sur le titre ‘Void Constellation’), le pari n’est pas gagné d’avance, poussant le label à préciser qu’ils viennent de Brooklyn avant la gentrification du quartier – comprenez que le projet a commencé sous une forme primitive au 19e siècle, quoi. Derrière les habituelles étiquettes ronflantes, on trouve ici un black metal mou du genou qui balance un blast-beat de temps en temps pour mériter l’affiliation, mais qui au fond ne nourrit pas un grand intérêt pour le genre. Les solos détonnent bien, que ce soit sur ‘Morduum’ ou ‘Barren’, probablement pièce maîtresse de l’album, mais leur inspiration tranche tellement avec la timidité des riffs qu’on se demande si c’est le même type qui les a écrits. Trop souvent la mélodie souffre d’une répétition surnuméraire, symptôme d’une frêle inspiration qui transpire sur les lignes vocales, bêtement alignées sur le tempo. Le groupe table sur son ouverture d’esprit, en témoignent la dissonance de ‘Descensum’ à la Altar of Plagues, le chant clair dépressif de ‘The Hunger’ à la Paradise Lost ou le titre ‘Secrets of the Black Sun’ qui verse complètement dans le doom, mais ces écarts ont quelque chose de forcé, abâtardissant l’album plus qu’ils ne l’enrichissent. Rajoutez-y une durée un peu indigeste, et on préférera définitivement, sur le même label, le come-back de Mörk Gryning.

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Note : 2/5