‘Beautiful people will ruin your life’
Ce n’est pas juste un constat. C’est bien plus que ça : la promesse d’une folle plongée dans l’ambiance déjantée des Wombats.
Entre délires psychédéliques et poésie décalée, nos trois marsupiaux de Liverpool frappent fort avec ce quatrième album.
Premier morceau : ‘Cheetah Tongue’. La fièvre galope, galope, déferle dans les veines.
Injection. Puis, l’explosion. Le volcan est réveillé. Rythme syncopé, un brin lascif, tanguant entre irréalité et splendeur hallucinée. Vibrations, percutions, hot voltige. Les contours se disloquent, on est projeté, éclaté dans une fureur sans fond et après trois minutes trente-neuf secondes, le cœur prêt à rompre, l’électricité au corps, on se dépêche de remettre ça. S’écoute à fond, en courant, les yeux fermés. Attention : morceau addictif.
Après cette entrée en matière fracassante, pas question de s’essouffler. On chavire sur ‘White eyes’ et ‘Dip you in honey’ qui évoquent un rock résolument retro estampillé années 60 avec un balancement doux, pénétrant. Spécial coup de cœur au passage pour le texte de ‘Dip you in honey’ teinté d’une sensualité à fleur de peau.
‘Lethal Combination’, ‘Turn’ et ‘Out of my head’ quant à eux, forment les pièces maîtresses de l’ensemble tant par la puissance des mélodies qui prennent aux tripes que par la justesse des paroles tantôt délirantes tantôt incisives.
Côté textes justement, les amateurs d’étrangetés surréalistes et d’images improbables sont servis. La signature des Wombats est là : sur des rythmes entraînants, le désespoir amusé, la dérision piquetée de poésie se détachent. Il y est question d’amours fous ou toxiques mais aussi de situations loufoques, de questions sans réponse.
On retiendra en vrac : ‘Watering plastic plants in the hope that they’ll grow’, ‘Floating anti-clockwise in a red mushroom’, ‘I try to be humain but that never works’, ‘I like it when you’re good but I prefer the bad’… je pourrais continuer encore longtemps…
Et pour cause : une fois qu’on a plongé dedans, on y reste, immergé et heureux parce qu’on ne se lasse pas d’explorer cet univers à la fois tendre et mordant, surréaliste et fiévreux.
Way to go, lads !
note:5/5