En ce beau vendredi 6 juin, loin du chrome et de l’opulence du Grand Prix je me rends à l’Olympia, joyaux de notre patrimoine architectural, pour assister au spectacle des The Kills, duo formé par Jamie Hince et Alysson Mossheart ou Hotel et VV. Ah, que c’est beau de voir qu’il y encore des activités sur Sainte-Catherine. Ce qui m’oblige à me stationner à 40 minutes de marche, pas loin du tas de schnoute qui va servir à la réparation d’un trou gros comme celui du rocher percé.
The Kills, moi quand on parle de la mort je me pose toujours plein de questions existentielles comme : ça vaut tu vraiment la peine d’être gentil pour aller au ciel? Un écorché vif. Je me présente au guichet, la fille est plus ou moins à son affaire. « Bonjour madame, je suis Fred Lareau journaliste pour le Daily-Rock, je cherche un sens à la vie… » Pas de réponse. Triste et déçu je me retourne et je vois la table de marchandises, chouette! Il y a des t-shirts! Je suis à nouveau heureux, le cœur léger. Je suis tellement futile!
En première partie le groupe U.S. Girls surprend par son audace, entre rock expérimental pesant et néo-psychédélique-martiens. Un croisement improbable entre Black Sabbath et Blondie, imprévisible, rafraichissant, le tout très bien orchestré. Ou plus simplement comme le disait mon ami Martin pendant le spectacle « Heille, eux autres ils sont space en crisse! ». Si les martiens sont tous aussi cool, je suis volontaire pour un projet de colonisation.
Les Kills montent sur scène avec un URA Fever balancé comme une poignée de sable dans les yeux. La voix d’Alysson se perd dans un brouillard de distorsion, ce qui ne semble pas trop l’embêter. Le technicien du son semble un peu plus inquiet il se balade avec sa petite lumière DEL plantée dans le front pour trouver ce qui cloche.
Le spectacle se poursuit sur les pièces de Blood Pressure 4ième album, le plus pop du groupe, Futur Start Slow, Hearth Is A Beating Drum la très Tom Waits Satellite et autres glaviots. Alysson arpente la scène sans arrêt, très reconnaissante elle s’adresse à la foule dans la langue de Guylaine Gagnon, Jamie reste dans son coin discrétion à l’anglaise. Le duo enchaîne ensuite les pépites, puisant au meilleur de sa discographie de rock tordu façon Jon Spencer qui couche avec Suicide. En sortent les Black Balloons, Last Day Of Magic, Tape Song, accompagné pour la tournée d’un quatuor de percussionnistes. C’est Monkey 23, pièce au fort parfum de Velvet extrait du 1er album qui met fin à la soirée. Du moins, l’avant rappel.
De retour sur scène le groupe interprète quatre morceaux bien serrés : No Wow furieuse, avec son beat à la Adult, Sour Cherry pièce comprenant un exercice de chant de gorge, Fried My Little Brain hit du 1er album et démonstration sauvage de « comment faire du tapage à deux ». Pour finir, la dorénavant pièce d’au revoir officiel, The Last Goodbye, touts briquets allumés par les derniers fumeurs du monde. Le tout avec charme et générosité, beaucoup de classe de la part du groupe qui, jamais dans la soirée n’a paru blasé ou pressé d’en finir.
Texte : Fred Lareau
Photo : Mickael Maurice