Véritable figure de proue du mouvement Riot Grrrl, féministe engagée et enragée, Kathleen Hanna est venue rocker le Il Motore de Montréal vendredi soir dernier avec son projet le plus récent The Julie Ruin. Après nous avoir fait attendre tout près d’une heure, le groupe comptant également dans ses rangs Kathi Wilcox ex-Bikini Kills, nous a livré une performance honnête. En effet, la chanteuse nous a généreusement servi une mixtion de pièces du dernier album Run Fast paru en septembre dernier, mais aussi de plus anciennes et nous a fait cadeau de deux pièces de son projet précédent, Le Tigre. Toutefois, les interventions en début de concert ont laissé planer une forte odeur d’inconfort. La chaleur, le son, les commentaires de certains fans ont été pour Kathleen Hanna autant d’occasions d’exprimer un mal-être évident que même son corps avait de la difficulté à cacher et le claviériste Kenny Mellman a fait de son mieux pour pallier à la situation. Qu’à cela ne tienne, la belle s’est adoucie en cours de route et nous a livré quelques anecdotes et partagé, entre autres choses, sa position quant à sa définition du féminisme comme introduction à la tendre Girls like us. Enfin, notre plus grande déception a été sans contredit la durée du concert qui s’est achevé après environ 45 minutes de prestation et deux chansons en rappel.
Bref, il ne s’est rien passé ce soir-là pour écrire à sa mère, mais rien non plus pour renier son admiration devant cette grande artiste qui a été et demeure à ce jour, un modèle pour de nombreuses femmes.
Pour terminer, mention plus que spéciale aux à la fois surprenants et convaincants The Screaming Females. La formation originaire de New-Brunswick au New Jersey a offert une solide performance. En effet, la timidité et le côté enfantin de la leader Marissa Paternoster lors de ses interventions faisaient place à une force et un pouvoir sans égal lorsque venait le temps de cracher un punk rock vif et senti. Une formation à découvrir si vous ne la connaissez pas déjà !
Texte : Isabelle Houle