Des fois, rien ne se passe comme prévu. Partie pour une petite soirée tranquille, je reçois à 19 h 10 la confirmation que nous avons notre accréditation pour le show de Franklin Electric au Metropolis. Autre problème, la photographe attitrée est aussi accréditée pour John Mayer au Centre Bell. Moi et Hélène en ayant vu d’autre depuis le temps qu’on travaille ensemble et ne reculant devant rien pour vous en donner le plus possible, je l’attends en auto à la sortie de l’amphithéâtre du centre-ville pour espérer arriver au Metropolis avant la fin de la troisième chanson pour qu’elle puisse immortaliser quelques moments sur scène. Comme vous pouvez le constater, c’est mission accomplie.
Ayant connu la formation au moment où la maison de disque Indica a réédité son premier album en CD et en vinyle, c’est un réel plaisir de voir à quel point leur popularité a indéniablement grandi ces dernières années. Du Théâtre Corona en 2014, les voici ici dans une salle presque comble. Et à voir et entendre les réactions enthousiastes de la foule, le groupe est bien sûr en terrain conquis. Les emplacements de leur prestation ont peut-être grandi, mais la formule gagnante est restée la même. Leur musique étant introspective et aérienne, encore plus sur le deuxième album Blue Ceilings sortie plus tôt cette année, Jon Matte et sa bande gardent cette ambiance intimiste et feutrée avec un décor simple et des jeux de lumière qui s’en tienne au minimum.
Les musiciens sont presque toujours dans l’ombre et il n’y a que le leader du groupe qui est constamment suivi par les projecteurs. Qu’il soit seul au piano, ou en premier plan armé de sa guitare ou d’un clavier devant ses collègues, Jon a toujours cette voix réconfortante et chaleureuse digne des chanteurs de folk. Jamais elle ne faiblit ou nous fait regretter les versions studio. C’est encore là la force de Franklin Electric, une interprétation hors pair de chaque chanson interprétée.
Des nouvelles pièces comme I Know The Feeling et Burning Flame sont bien sûr de la partie, mais ce sont sans contredit des morceaux de leur premier disque qui font le plus d’effet au public. Si The Strongest Man Alive et 17 sont des réussites, il faut entendre les fans chanter en chœur Old Piano pour saisir l’amour qui uni le groupe et son public. Cet amour est à son apogée lorsque le chanteur s’adresse à nous en français. Quand le band nous quitte, l’endroit au complet demande bruyamment leur retour. Nous sommes extrêmement bien servi par entre autre This Is How I Let You Down et Unsatisfied.
Si le show est sans contredit une réussite, le fait de jouer dans une plus grosse salle comporte quand même un désavantage. Étant habitués à jouer près de son auditoire, ils ont gardé cette approche très personnelle qui donne l’impression qu’ils s’adressent plus à ceux qui sont en avant ou qui sont des admirateurs de longue date. Ceci a pour effet qu’il est facile pour quiconque au fond de la salle ou est un néophyte de leur musque de ne pas embarquer pleinement. Je vous l’avoue, ce n’est pas un grand défaut de nos jours avec tous ces groupes qui font des spectacles impersonnels et identiques de soir en soir. Pour tous ceux qui les ont manqués ce soir, le groupe se produira au Santa Teresa à Sainte-Thérèse le 29 avril prochain. Ne manquez pas votre chance.
Texte: Sébastien Léonard
Photos: Helene Dickey
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