De retour en terre québécoise pour un énième concert, les Américains de The Black Keys et Cage The Elephant s’en sont donnés à coeur joie sur la scène du Centre Bell, jeudi soir dernier. L’occasion pour le groupe de Dan Auerbach de faire découvrir leur dernier album en date, Turn Blue. Comme dit le bon vieil adage : « On prend les mêmes et on recommence ».
Quand on confie à Matt Schultz la tâche de chauffer une salle aussi impressionnante que le Centre Bell, il n’y va pas par quatre chemins. C’est avec une prestation solide – digne des plus grands – que Cage The Elephant nous a littéralement fait trembler d’excitation. Probablement nourri par les hurlements et les applaudissements chaleureux du public, le chanteur n’a pas hésité à courir d’un bout à l’autre de la scène, à se mettre torse nu ou encore à se laisser porter par les fans des premiers rangs. De quoi faire monter la température d’un cran.
Le tout – merveilleusement bien orchestré – se termine sur deux titres très connus – mais ô combien excellents – que sont Shake Me Down et Come A Little Closer, extraits respectivement de leurs albums Thank You Happy Birthday et Melophobia.
Reste maintenant aux Black Keys le soin de nous livrer une prestation tout aussi énergique.
Le challenge est de taille.
Dan Auerbach et sa bande débarquent sur scène vers 21h15 sous un tonnerre d’applaudissements. Visiblement, le groupe est toujours autant apprécié, même après des années passées à jouer dans des salles et des festivals du monde entier.
Dead & Gone lance le début des festivités où seul le public semble s’éclater. La magie opère, mais dans un seul sens. Next Girl et Run Right Back sont dans la même lignée ; le décor est plat mais la prestation scénique et musicale reste de qualité.
Il faut attendre le quatrième morceau , Same Old Thing, pour enfin voir le rideau qui faisait office de décor être remplacé par des dizaines de lumières et d’écrans géants sur lesquels sont diffusées des images psychédéliques. Le show prend – enfin – un autre tournant.
Dan Auerbach, plus bavard qu’à son habitude, présente Patrick Carney, le batteur, et nous invite à chanter sur Gold on the Ceiling.
Constamment sous les projecteurs, les premiers rangs n’en démordent pas et ne cessent de sauter au rythme des riffs de guitare balancés – plus ou moins énergiquement – par Auerbach. Quelques interactions par-ci par-là, des invitations à chanter et à danser, des mots sincères, « Thank you so much Montreal for coming, you guys are amazing », « You’re kinda the best, let’s make some more good songs » qui vont droit au coeur des fans
La fièvre du jeudi soir?
Cependant, il n’était pas là, ce petit grain de folie qu’on leur connaît si bien et qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Mais qu’importe, les Black Keys restent connus comme étant un groupe qui fait de la bonne musique – chose rare de nos jours – et après un petit passage à vide, une période d’accalmie, ils s’attaquent à leurs plus gros succès.
Suivent alors She’s Long Gone, Fever, le rafraîchissant Tighten Up, Your Touch et enfin le célébrissime Lonely Boy. Inutile de préciser que chaque personne dans la salle connaît les paroles de ce tube. Le groupe donne tout ce qu’il a avant de disparaître pendant cinq longues minutes.
Une attente interminable pour des fans qui semblent avoir une soif inextinguible du son des Black Keys. En guise de dessert, ils nous font l’honneur de jouer pour la première fois Weight of Love, issu de leur dernier album Turn Blue, paru en mars 2014. Terminant leur prestation par les titres Turn Blue et Little Black Submarines, le soufflé, qui était bien monté au milieu du concert, est très vite retombé lors du rappel. Un show qui laisse sur sa faim même si la qualité des albums des Black Keys reste incontestable.