Entre rock acoustique planant et coldwave électronique mon cœur balance. Dans Svarts, on mélange aussi bien les instruments très organiques et une voix avec peu d’effets que les éléments électroniques à la limite du kitch et des ambiances savamment distillées. Enfin, on ne mélange pas, ici, on alterne – surtout comparé à leur précédent LP, beaucoup plus organique et rock, monolithique, et aux synthés plus subtils mais tout aussi scintillants. Dans ‘Geography’, un morceau sur deux pourrait faire penser à du Émilie Zoé (ou Simon) ou à la nouvelle direction de The Beauty Of Gemina : du rock introspectif, sombre et simple. L’autre moitié rappelle les débuts de Depeche Mode ou bien du Project Pitchfork : avec des synthés soit criants de kitch, soit joliment éthérés, et par un habile dosage, parfois les deux en même temps (jetez une oreille à ‘Little Death’ pour comprendre). Lorsque Svarts emprunte un chemin, ça va loin. Par exemple, le groupe a voulu faire un morceau touchant, qui pourrait être la BO d’un film intime avec un poil de fantastique, et ça donne ‘Gift’, une perle (quoique ‘Dead’ est du même calibre). Mais entre les deux, on a ‘Empty Room’, au refrain darkwave alors que les couplets sont teintés de lounge années 20’s… Plein de bonnes choses donc, mais à part la constante un peu lancinante et introspective, l’opus dans son ensemble manque peut-être un peu cohérence. Comme R2-D2 dans la Comté… Les deux références sont bonnes, mais il faut de l’abstraction pour apprécier le mélange. Si on est assez ouvert·e d’esprit, ça passe : l’album a tout de même une identité affirmée, à se perdre dans les tourments personnels, entre folie, orgasmes, mort et regrets.
Note : 4/5