Il y a une grosse vingtaine d’années, il s’en créait douze par jours, de ces groupes sensés survoler avec dédain les frontières des genres musicaux. Un poil de U2, une louchée de Blur, une batterie vaguement syncopée, des riffs proprets dans leurs dissonances, et rien à dire mais une envie irrépressible de le dire quand même. Les Supergenius proposent dix compos génériques servies par une section rythmique sourde, des grattes au tout premier stade de la saturation, un chant manquant de relief, à la limite de l’amateurisme. Vous avez la nostalgie du groupe monté par des potes au gymnase, dont les jam étaient surtout des prétextes à de joyeuses beuveries ? Épargnez-vous la peine de chercher vos antiques K7. Toute cette époque est condensée sur ‘Supertired’.