Avec la sortie de leur cinquième opus, le supergroupe se retrouve au sommet. Un album sublime, qui remet tous les amateurs de prog à leur place. Rencontre avec la tête pensante du groupe, Joel Ekelöf.
Depuis ‘Lykia’, votre troisième album, vous semblez avoir trouvé votre propre son, qui devient de plus en plus heavy avec chaque album. Vous n’avez pas l’impression de faire l’inverse des groupes actuels qui se ramollissent avec le temps ?
Oui, on peut voir que beaucoup de groupes de prog metal sont en train de partir du metal et vont sur du soft-rock ou du hard-rock, ce genre de choses tu vois ? Mais on est convaincus, album après album, qu’on est bien dans le metal et ce n’est pas quelque chose de honteux. C’est quelque chose que l’on doit préserver pour éviter que le metal progressif ne se perde.
Comment vous composez vos morceaux ? Tous ensemble ou séparément ?
En Général, Martin (batterie) prépare la structure des morceaux et ensuite on se voit tous les deux. On regarde ce que donne ma voix sur les tracks puis on continue à bosser dessus jusqu’à ce que ça donne quelque chose qui ressemble à une vraie chanson. Après ça tous les autres membres sont invités à apporter leur contribution et il y a aussi une part incontrôlable, un petit quelque chose qui fait que le son sera bon ou pas. Pour la partie enregistrement c’est plus solitaire, surtout dans ces périodes de pandémie. Chacun va seul au studio et enregistre sa propre partie…
On peut entendre de nouvelles sonorités sur l’album, surtout au niveau des guitares, qu’est-ce qui change ?
En fait, quand on compose on se questionne sur qui on est. A nos débuts c’était peut-être confus mais maintenant on voit plus clairement les directions que l’on veut prendre et elles sont ancrées dans le metal, dans le prog et c’est probablement cette clarté que l’on ressent mieux dans nos nouveaux morceaux.
‘Imperial’ est sans aucun doute votre meilleur album. Est-ce que c’est stressant de devoir faire mieux à chaque fois ?
Bien sûr il y a beaucoup de pression sur nous et que l’on s’impose nous-mêmes mais ce qui compte c’est d’être fiers de ce qu’on créer et nous y mettons énormément d’énergie. C’est stressant mais d’un autre côté on prend le temps d’écrire, on apprécie ce que l’on fait et quand on pense avoir des morceaux meilleurs que sur l’album précédent on sort un nouvel album et pour le moment je pense que chaque opus est meilleur que le précédent et nous en sommes fiers !
Vous préférez enregistrer ou tourner ?
Oh… C’est tellement différent ! Quand on compose/enregistre, on se met encore plus la pression qu’en tournée, donc le processus d’enregistrement nous prend vraiment beaucoup d’énergie. Quand on tourne on essaie de plus savourer le moment parce que si tu n’apprécies pas d’être sur scène, c’est vite ressenti par le public. Personne ne veut voir des gens totalement déprimés d’être sur scène ! Mais finalement je dirais que les deux sont fantastiques.
Est-ce que vous avez des conseils pour les jeunes groupes de metal prog?
Je dirais que si tu fais partie d’un jeune groupe de prog, écoute tes musiciens. Même si tu es sûrement très bon avec ton instrument et que tu sais te mettre en avant, c’est très important d’écouter les membres de ton groupe et de mettre l’accent sur votre morceau, votre création. L’essentiel c’est le groupe, pas toi la star sinon tu créer une sorte d’attraction et tu perds l’essentiel.
Quelle est la signification du serpent sur votre pochette ?
Je pense que c’est une pochette élégante et sophistiquée et le serpent représente les hauts pouvoirs, un peu de malfaisance, un peu de danger, ce genre de choses qui me semblent bien correspondre à l’album.
Quel est ton morceau favori ?
Ah ça c’est une question compliquée ! Mais Je pense qu’aujourd’hui c’est ‘Monarch’ parce qu’on vient de sortir le clip et je suis dans un bon mood. Demain ce sera peut-être ‘Fortune’ ou ‘Deceiver’ ! [Frank Lubicz]