Avec Gotthard et Krokus, Shakra fait partie de la trinité du hard rock helvétique, de ces groupes qui ont su s’exporter et prouver que la Suisse bien proprette sait aussi cracher son venin. Depuis 25 ans, Shakra est le fer de lance de ce mouvement et sort un douzième album, comme avec un besoin de se rassurer, clamant haut et fort I still Rock. Alors, vraiment ? En ce qui me concerne, j’étais ado dans la team Gotthard et je connais à peu près rien de Shakra, c’est donc avec des oreilles pures et innocentes que je mets à l’épreuve l’authenticité de ces vétérans encore bien en jambes.
D’entrée de jeu, il est clair qu’il faut apprécier la voix nasillarde et très heavy de l’emblématique chanteur Mark Fox. L’album s’ouvre sur ˈFirelineˈ, un titre classique du genre, avec son rythme binaire, ses accords plaqués, des Fireline scandés en cœur sur le refrain et une urgence dans le tempo. Bref, sympathique, mais rien d’original à l’horizon. En revanche, ˈToo Much is Not Enoughˈ n’a pas été choisi single pour rien, avec son rythme mid-tempo, qui laisse plus de liberté à la voix de Fox. Un bon riff, un refrain catchy et l’affaire est dans le sac. Comme quoi, enlever la fioriture permet parfois d’arriver à un meilleur résultat, à l’image du solo, qui évite judicieusement l’astiquage de manche excessif. Pour la suite, je perds un peu le compte, étant donné que Shakra tend à composer encore et encore la même chose. Notons simplement un riff bien groovy qui tient du Gotthard sur ˈWhen He Comes Aroundˈ et un son très Scorpions sur ˈTurn the Light Onˈ. Sans surprise, l’album se termine sur l’incontournable balade du genre, franchement passable. Bref, j’imagine du Shakra pur sucre, qui va surprendre personne, faire plaisir aux fans du genre pendant que les autres passeront leur route.
shakra.ch
Note : 2.5/5