Rockaganza 2015, Jour 1
Il y a un an, le festival Rockaganza voyait le jour en banlieue de Drummondville. On avait misé gros avec un emplacement et un line-up gigantesque, mais la réponse des gens ne fut pas comme on l’espérait. L’organisation menée par Steve Martin aurait bien pu baisser les bras et tout arrêter. Mais non! Le gars s’est retroussé les manches et il récidive en 2015 avec une édition plus modeste, mais en ne faisant aucun compromis sur l’ambiance et sur le côté festif d’un tel événement.
C’est donc à la Piaule de la rue Dorion, en plein cœur du centre-ville de Drummondville, que cette 2e édition a eu lieu le week-end dernier. Les prestations se font en alternance entre la scène principale extérieure (Beau’s Brewery), et une autre à l’intérieur (AI Merch). Cette dernière est dédiée en majorité aux bands émergents.
Pas de punk rock, pas de Métal en cette première soirée, on nous fait débuter le tout par les sonorités indie rock de La Querelle (Montréal) et Equse (Rimouski). Ce n’est jamais facile de jouer les premières notes d’un festival, alors que les gens commencent tout juste à arriver. On est resté dans l’ambiance ‘’soft’’ avec Lio Nord (St-Lambert), alors que la foule commençait à prendre place.
C’est avec l’arrivée des Chiens de ruelle et du magnifique crépuscule que l’ambiance folk-festive dont l’organisation a voulu donner à cette première soirée a commencé à prendre place. Ils ont dérouillé la foule à grands coups de planche à laver et ça dansait allègrement.
Retour à l’intérieur pour le rock franco de FM Stéréo (Drummondville), pour ensuite reprendre de plus belle sur la scène principale avec The Steady Swagger. Un choix ‘’dans le mille’’ selon moi. Un son folk de taverne, une voix creuse et rauque qui nous incite juste à aller nous chercher une autre bière et taper du pied.
Alors que jusqu’à maintenant les gens ont un peu boudé les shows à l’intérieur préférant fraterniser dehors, il s’est passé quelque chose sur la scène AI Merch qui n’a laissé personne indifférent. LES TRIMPES! Nouvellement arrivé sur la scène depuis 1 an et avec comme noyau original les frères Rémi (Swissknife) et Patrick Cyr (anciennement Dance Laury Dance), ils ont complètement conquis la place avec un rock n’roll franco solide combiné d’une prestation endiablée de tous les membres du band. Au vocal et à l’harmonica, le Swiz est comme un poisson dans l’eau sur la scène et il apporte ce qui fait la différence : Il donne une performance. Un band à surveiller sérieusement.
Beaucoup de gens s’étaient déplacés pour voir les headliners, Québec Redneck Bluegrass Project. Tout ce beau monde a dû patienter un peu puisque des problèmes de son ont retardé le début de leur prestation d’une douzaine de minutes. Pour un show extérieur qui doit obligatoirement se terminer à 23:00, ce sont de longues minutes perdues et qui ne peuvent pas être reprises. C’est quand même une performance endiablée fidèle à leur réputation dont nous avons eu droit. Le tout s’est terminé dans la folie totale avec au moins une quinzaine de musiciens et chanteurs des différents groupes de la soirée. On en aurait pris plus, mais subtilement les forces de l’ordre ont fait sentir leur présence au cours de la soirée et si on veut continuer à avoir de tels festivals, on ferme les amplis et on entre en dedans, pour finir ça en beauté avec l’hommage à Against Me donné par Bucky Harris. Une belle première soirée festive à souhait et le rendez-vous est donné pour la deuxième journée qui s’annonce très chargée.
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Rockaganza 2015 Jours 2
Si la première soirée était à saveur folk rock festive, la diversité était au rendez-vous pour cette deuxième journée du Rockaganza 2015. Un beau soleil était prévu pour toute la journée, et il allait faire chaud sur le bitume du terrain de La Piaule de Drummondville. Pas moins de 18 bands étaient en lice pour une dizaine d’heures de musique non-stop, toujours en alternance entre les deux scènes extérieures et intérieures. Un petit ajustement à l’horaire a été nécessaire étant donné le retrait à la dernière minute de Quaaludes du line-up.
Ce sont Nailheads qui a ouvert le bal, mais je dois tout de suite dire qu’ils auraient mérité une place plus tardive sur le line-up. En plus d’être un des seuls bands (avec live ground) de retour pour une deuxième année, ils sont toujours là pour supporter la scène underground depuis plus de 7 ans et ils livrent une performance punk rock, à la Ramones d’une intensité incroyable.
On s’est tout de suite rendu compte que la journée allait être diversifiée quand les riffs de black métal de Nalzer ont chevauché la guitare pleine de distorsion des Nailheads qui terminait. On fait de la place pour les bands locaux et c’est tant mieux. C’est sous une ambiance lourde que nous débutons les shows à l’intérieur, et retour au Punk-Rock à l’extérieur avec le trio Strange and Disturbing qui donnent dans le style californien de la chose. Le soleil faisait sentir sa présence et il faisait chaud sur la scène!
Après le punk et le black métal, ce fut aux différentes teintes de musique ‘’core’’ de se pointer le nez au Rockaganza avec les prestations consécutives de Fall Head First (Rimouski), Exploring Dora (Montréal) et Endless Road (Drummondville). Le son sur la scène intérieure semblait plus difficile à ajuster cet après-midi, et malheureusement on avait moins tendance à s’attarder aux prestations des bands sur la scène AI Merch. Chapeau tout de même aux gars qui se sont donnés à plein régime.
16H30 et il fait toujours aussi beau. Grosse prestation tout ce qu’il y a de plus punk par Les ordures ioniques, mon coup de cœur de la journée à date. Une énergie incroyable se dégage sur la scène, comme dans le bon vieux temps!
Dans un festival comme celui-là, il y a toujours au moins deux découvertes qui sortent du lot. Pour la première journée c’était les Trimpes, et aujourd’hui c’est le band francophone Barrasso. Avec un set-up à 3 guitares plutôt surprenant, ils ont une belle chimie et de belles harmonies sur scène. Leur prochain show sera au Sorel Fest alors j’aurai l’occasion de les entendre encore une fois.
Bien que très bonne, la bière Beau’s ne comble pas la faim! On prend une petite pause repas dans Drummondville pendant les shows de Bondaries et No Direction Home, pour revenir à temps pour un des moments fort du week-end, la prestation d’Alien’s cab dans la ville qui les a vu naître il y a 20 ans. Croyez-moi plusieurs trentenaires étaient présent, levant le bras dans les airs pour cette deuxième réunion en deux ans du band. Une fois par année, il me semble que ça serait une belle tradition qui pourrait s’installer?
On reste dans le solide pour la suite qui se passe en dedans avec le hardcore de Compass (Montréal) qui montrent une grosse énergie sur scène. Ensuite il était temps pour Steve Martin de troquer les walkies-talkies pour ses baguettes de drum puisque son groupe Live Ground foulait la scène Beau’s en ce beau début de soirée. On a droit à un bel enchaînement de punk + hardcore depuis quelques bands et ça continue de plus belle avec We crashed the party, pendant que sur la scène extérieure The Brains se préparaient à manger les cerveaux présents.
Une bonne foule était massée devant la scène pour danser et apprécier cet excellent groupe de psychobilly. Ils ont puisé dans leur répertoire au complet pour jouer tous leurs succès, et comme on pouvait s’attendre ils ont eu une grosse réponse du public. Aussi, une grosse affluence pour eux à la table de merch après le show, signe évident que les gens ont apprécié. Pendant qu’ils attendaient, les gens ont pu voir et entendre un autre groupe rock francophone qui jouait sur la scène intérieure, soit Athena.
Notre monon’c national en ratisse large en 2015, avec un nouvel album et un agenda très chargé. Il attire toujours autant les foules et cette soirée n’a pas fait exception. C’est donc devant des amateurs chargés à bloc qu’il a débuté son show avec ses fameuses patates.
Il a valsé ensuite entre ses nouvelles chansons, coupe Couillard et Charlie Hebdo entre autres, et ses succès bien connus. On le connaît aussi pour ses interactions avec la foule pendant son show, et il a été fidèle au personnage et il nous a fait bien rire. Un show de Monon’c Serge est toujours un gage de party!
Pour terminer la soirée en beauté, le groupe de rap-métal Guérilla était sur place. Séparés depuis 2003, ils font un retour en 2015 et semblent être partis sur une belle lancée. Un genre qui manquait dans le paysage musical québécois. Ce fut une belle façon de terminer ces 2 jours de shows intense.
Nous sommes retournés le dimanche midi alors qu’une programmation ‘’familiale’’ et gratuite avait lieu. Nous avons eu la chance d’entendre la guitare et voix planante de VanWho, jeune femme de Montréal qui vaut la peine d’être découverte. De plus, il y avait la première prestation en carrière du groupe Drummondvillois Hardened. Un band tout ce qu’il y a de plus métal, un peu stoner, qui devrait faire un bout de chemin. Il restait encore quelques groupes à passer, mais il était temps de rendre les armes.
Un gros ‘’thumbs-up’’ à Steve Martin pour continuer de foncer dans ce milieu tellement difficile. Il a su montrer aux gens de la ville qu’il est possible de faire un festival de la sorte en plein centre-ville sans qu’aucun événement négatif de survienne. Chapeau aussi à tous les gens sur place qui ont fait preuve d’un civisme incroyable et c’est de cette façon que nous pourrons continuer à Rocker! Selon le gourou de ce sympathique festival, une troisième édition est déjà en train de germer dans sa tête. Seul l’endroit reste à déterminer, mais ce serait encore dans la région de Drummondville. En terminant, il ne faut pas passer sous silence tous les bénévoles qui ont été présent partout sur le site, sans eux il serait impossible d’avoir un tel événement.
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Texte et Photos : Insolite Photographie
