Et s’il y avait encore un peu de place durant le mois d’août pour un festival de musique supplémentaire en Suisse romande ? Juste entre le Rock Oz et le Riverside et en parallèle au Venoge ? En principe, on devrait trouver cela totalement déraisonnable. Pas Daniel Botteron, grand fan de metal qui a su convaincre son monde grâce à deux idées imparables: une affiche hard rock / metal qui fait défaut dans la région et un cadre splendide en choisissant la commune de Vallamand, au bord du lac de Morat. Rock The Lakes était né !
Prévu sur trois jours (vendredi au dimanche) juste avant la rentrée scolaire vaudoise, ce rendez-vous va clairement trouver sa place dans le calendrier de ces prochaines années, surtout que le public a répondu présent dès cette première édition. A tel point que samedi déjà Daniel nous annonçait les dates de la prochaine édition.
Malheureusement pour moi, je n’ai pu y aller que le samedi. Ce jour-là, le programme était particulièrement à mon goût avec pas moins de 9 groupes suisses et internationaux à se succéder sur l’unique scène.
En raison de la pluie de la veille et des averses redoutées pour la journée, le parking initialement prévu dans le champ voisin a été déplacé. Sage décision. Parfois, il vaut mieux marcher avant que de ne pas pouvoir repartir après.
C’était d’abord D-Fender avec notre ami Duja au chant pour ouvrir la journée alors qu’il n’avait pas encore sonné 14 heures. Sous le soleil pour commencer avec un set bien sympa qui décolle les tympas comme il se doit. Un peu plus de 300 personnes sont déjà devant la scène pour cette première prestation qui se conclura sur un hommage revendiqué au metal des années 90 type Faith No More ou encore Clawfinger.
Ce sera ensuite Molotov Train qui enchaînera, un autre groupe suisse avec des têtes bien connues pour ceux qui fréquentent les salles de concerts depuis plusieurs années. La communication avec le public est un peu moins aisée pour Gilbi que pour notre pro de la radio, mais l’ambiance est toujours aussi bonne et le groupe reçoit un bel accueil. C’est un peu court là aussi mais le programme est chargé. Paralyzed me reste dans les oreilles après le concert, c’est bon signe.
Changement total de registre car c’est ensuite au tour de Ad Infinitum, que je revois donc à peine deux mois après leur prestation au Caribana Festival. C’est toujours aussi plaisant et les musiciens sont tous bien en place alors que musicalement cela reste assez complexe. Melissa communique volontiers avec le public, ce qui est toujours sympa. Ce jour-là, j’ai été surpris en bien par ses growls impressionnants. Cela envoie et c’est carré.
Un groupe que je suis depuis longtemps, mais que j’ai un peu perdu de vue suite à de nombreux changements de line-up, c’est Sirenia, que je découvre en live pour la première fois avec sa chanteuse française, très à l’aise sur scène et avec une voix splendide. Le groupe en mets plein la vue aux photographes dans le pit, en particulier le guitariste Nils. Pas de chance, une grosse averse tombe finalement en plein concert. Pratiquement tout le monde est contraint de trouver un abri, mais la musique est suffisament bonne pour qu’une partie du public reste devant la scène. Nous avons droit à une étonnante reprise de Desireless avec Voyage Voyage, qui donne plutôt bien. Voilà un concert qui me donne envie de replonger dans le répertoire de Sirenia.
Bloodbound, c’est le seule groupe à l’affiche de cette journée dont je n’ai jamais entendu la musique auparavant. Un immense backdrop est posé derrière la scène. Tellement grand qu’à côté celui de D-Fender ressemble à un mouchoir. Le batteur attaque d’entrée et c’est parti pour une heure de power metal à la sauce suédoise. Comme le rappellera le chanteur, eux cela leur fait plutôt plaisir lorsqu’ils sont confondus avec des suisses quand ils voyagent, surtout qu’au fond on est tous pareils, des metalheads ! Le son est super propre et cela envoie bien. La foule reprendre In The Name Of Metal et personne ne feint son plaisir, d’autant plus que le soleil est revenu pour s’installer durablement.
Avant Tagada Jones, les plus téméraires s’essaient à faire des glissades plus ou moins contrôlées dans la boue devant la scène. Il ne repleuvra pas de la soirée, mais la douche précédente a bien trempé le sol. On en profite pour remercier intérieurement l’organisation qui avait décidé plus tôt dans la journée de fermer le parking dans le champ voisin. Les français arrivent sur scène et balancent leur punk rock avec une belle énergie. Les premiers pogos de la journée sont lancés et tout le monde s’amuse, même les Suisses allemands à qui les textes engagés en français des Tagada Jones échappent un peu.
Jusque-là c’est le sans faute. Un petit tour par les stands nourriture achève de me convaincre que tout est à la hauteur pour cette première édition (sauf les urinoirs sans lavabos).
Le groupe que j’attends le plus c’est Coroner. La dernière fois que je les ai vus, c’était assez iréél. C’était dans le cadre du Festival Label Suisse et ils avaient joué le dimanche en début de soirée sur la scène principale en plein air. 4 ans plus tard, ce sont les mêmes musiciens pour un set qui a mis un peu de temps à tourner à plein régime mais qui du coup est monté en intensité comme rarement avec un beau voyage dans toute leur discographie. Tommy Vetterli est incroyable à regarder jouer même si le tout est un peu statique. Il faut dire aussi que c’est brut. A part un backdrop pour chaque groupe, il n’y a aucun artifice pyrotechnique ou visuel ce soir, juste de la musique live (ce qui n’est peut être pas plus mal en fin de compte).
Autre gros morceau de la soirée, Clawfinger nous a proposé un set comme le groupe sait bien le proposer : une bonne dose d’humour et pas mal de classiques comme bien évidemment The Truth. Déjà sur le premier morceau, Zak se retrouve sur les amplis pour se rapprocher du public. Le bassiste, surnommé The Beast, est inarrêtable. Cela déconne pas mal entre les morceaux avec notamment les musiciens qui comparent leur brioche ou qui insistent sur le fait qu’ils sont vieux (33 ans que Clawfinger existe !). Une belle prestation qui laissera tout le monde content.
La soirée se termine enfin avec Kilmister, un tribute band qui reprend évidemment du Motörhead avec un chanteur lui qui se trouve être le sosie d’Ozzy version Sabbath avec la fameuse veste à frange.
Quelle journée, quelle claque, quelle belle découverte !
Merci à Melody et au staff pour leur accueil et big up à Daniel d’avoir eu le courage de se lancer dans une pareille aventure. A l’année prochaine.