Je ne vais pas vous cacher que dans ma collection de disques, il y a pas mal de Led Zep et, aussi grande soit elle, absolument rien d’Alison Krauss, pourtant star mondiale aux 27 grammy awards (record féminin et top 3 toutes catégories confondues).
Mais quand le programme du MJF annonce le retour de Robert Plant, peu importe qui l’accompagne, ses Space Shifters ou autre, impossible de manquer cela. Il est la voix du rock depuis plus de 50 ans et il a en outre une vieille histoire avec Montreux où il se produisait déja en 1970, 1971 et 1972 grâce à Claude Nobs.
Ce soir, la treizième soirée du festival, il fait toujours aussi chaud. Le chiffre d’affaires des bars pendant cette quinzaine devrait permettre d’éponger le trou laissé par le Covid dans les comptes de la Confédération. Plus sérieusement, il va plutôt permettre de garantir quelques éditions supplémentaires du festival, ce qui est réjouissant.
En première partie, les Mighty Oaks viennent disséminer leur élégant folk rock. Ce trio, qui joue à 4, est bien à l’aise sur la scène du Stravinski. C’est parfaitement exécuté et assez plaisant. Manque toutefois un peu d’énérgie pour complétement entousiasmer une salle qui applaudit poliment. Pour ma part, je connaissais assez mal et je trouve que c’est bien mieux en live que sur disque, en particulier By Your Side. 12 titres au final qui auront permis de chauffer la salle avant la venue du vieux lion. A voir les tshirts, je ne suis pas le seul présent avant tout pour Robert Plant.
Pour les photos, c’est un peu le branle-bas de combat puisque l’on apprend dans la journée, sans trop de surprise connaissant l’artiste, qu’il faudra shooter de loin. Cela s’organise impeccablement avec deux spots réservés, un sur le podium au fond de la salle et un second sur le balcon avec vue plongeante sur la scène.
L’éclairage est aussi splendide que le décor. Le Strav est habillé d’un somptueux rideau façon velour illuminé de nombreuses ampoules.Musicalement, c’est parfait aussi : les deux voix se marient aussi bien que sur disque et le band est d’un niveau impressionant. Il y a deux guitaristes qui rivalisent de facilité, c’est assez bluffant. Moment sympa, Robert Plant et Alison Krauss se tournent tout deux à plusieurs reprises pour regarder en direction de leurs musiciens afin d’admirer eux aussi leurs prouesses, comme de simples spectateurs.
Comme leur second album Raise The Roof sorti l’an passé et déjà avant sur Raising Sand, la setlist ce soir est composée uniquement de reprises avec pas mal de vieux trucs, y compris un peu de Led Zep pour notre plus grand bonheur.
Même si tout cela est très bien fait, difficile de s’empêcher de penser qu’avec ce qui lui reste sous le capot, Robert Plant pourrait proposer des sets un peu plus rock. Le public aurait probablement répondu un peu plus présent (la salle n’est pas pleine même si elle est joliment remplie). Comme disait un collègue il y a quelques années déjà, on a l’impression d’un pilote de Ferrari qui roule en Rolls automatique avec chauffeur. Même si ce collègue n’a ni Rolls, ni Ferrari (il roule en Dacia), je partage pleinement son avis.