Deux ans que les hordes de fans des quatre coins de l’Helvétie, de proche
Germanie et de l’empire austro-hongrois attendaient le retour du mythique
sextet berlinois sur nos terres.
Plus longue l’attente, plus intense le plaisir. N’y allons pas par quatre
chemins, RAMMSTEIN nous en a mis plein la vue et plein les oreilles une
nouvelle fois.
En ouverture, pour une troisième tournée, le délicat duo de piano français
DUO JATEKOK (Adélaïde Panaget et Naïri Badal) en acoustique et
instrumental, a repris certains titres parmi les plus mélodiques de
RAMMSTEIN (Engel, Mein Herz brennt, Sonne…) en mettant en valeur leur
romantisme (si, si ! au sens premier du terme). Cette belle presation
méritait plus que des applaudissements polis et discrets.
2 minutes past eight, sous les accords majestueux du « Music for the Royal
Fireworks » de Haendel, les six de Berlin entrent en scène devant un
Letzigrund sold out, un public totalement acquis à sa cause qui lui offre une
kolossale ovation. Belle entrée en matière avec deux titres du dernier album
(« Armee der Tristen » , « Zick Zack ») avant d’allumer méchamment la
mèche avec « Links 2-3-4 ». Il n’y a pas a dire, la scène monumentale, le
lightshow et même le beau temps, tout contribue à la réussite d’une soirée
mémorable. Seul grain de sable, et pas des moindres, un son loin d’être
parfait – plutôt étonnant pour des perfectionnistes comme RAMMSTEIN –
sensation qui durera tout le long des 2 heures 20 du concert.
Les titres mythiques s’enchaînent comme autant de perles de feu et de sang
(« Sehnsucht », « Zeig Dich », magnifique « Mein Herz brennt ») puis vient le
tour de « Zeit », titre éponyme du dernier album, sublime, l’un des tous
grands moments du concert. La foule reprend en cœur la plupart des titres,
comme à l’accoutumée, et chavire dans une transe industrielle et metal –
electro avec « Deutschland » et « Radio », fin de set de folie avec « Mein
Teil » halluciné, « Du Hast » jubilatoire et « Sonne » mythique, laissant la
scène dans des reflets dorés du plus bel effet.
Un petit tour et puis s’en revient, RAMMSTEIN entame la première série de
rappels en douceur sur un podium dans la fosse avec le DUO JATEKOK pour
une version acoustique d’ « Engel » avant de rejoindre la scène principale
en canots pneumatiques, portés par les fans forcément aux anges.
« Ausländer » transforme le stade zurichois en une disco géante avant le
retour brutal de « Du riechst so gut » et l’orgie délirante de « Pussy » à coup
de canon à confettis suggestifs.
Un petit break et la dernière série de rappels avec « Ramstein », l’hymne,
« Ich Will » qui mène le public au paroxysme émotionnel avant de conclure
avec un « Adieu » du dernier album, envoi tout trouvé.
Notre photographe n’a pas hésité à faire lui aussi son compte-rendu de la soirée particulière qu’il a vécu lundi à Zurich :
Je ne sais par ou commencer, tant Rammstein était attendu après deux ans que tous espéraient.
Pour moi, c’est une première autant en concert qu’en photos, alors c’est que du bonheur.
Contrat signé en avance avec quelques règles à bien respecter. Une arrivée plutôt de bonne heure pour ‘’récupérer’’ le billet (nominatif) qui servira d’entrée après le boulot.
Nous avons rendez-vous à 19h30 pour les consignes que cette grosse structure nous dicte.
Des nouveaux contrats sont résignés sur place…et nous devons prendre notre mal en patience avant de rentrer en scène. Rammstein démarre à 20h pétante et pétante est le
nom ! Étant extra muros, nos oreilles imaginent la scène. Le rythme bien reconnaissable et la voix de Till Lindemann retentit, le public frissonne, celaa l’air explosif !
Comme nous avons le droit à 3 chansons et que celles-ci sont les 13-14 et 15, notre attente est un peu longue…l’entrée dans les coulisses est imminente. Encore une attente dans un couloir quelque peu obscur et les ultimes informations pour la bonne marche des opérations futures nous sont dictées.
Une porte s’ouvre et la lumière du jour apparaît…les tampons auriculaires mis, l’arène s’ouvre à nous. Accompagnés de la sécu qui nous fend le public en deux pour nous créer un passage tels des stars, nous voici en place, une magnifique estrade à environ 5m du sol où la vision de scène est juste grandiose. Enfin nous pouvons ajouter les yeux à ce que nous avons entendu pendant près d’une heure. Le spectacle et magnifique, le son est démentiel et c’est à la hauteur de mon imagination.
Notre responsable, dos à la scène, observe chaque faits et gestes de chacun d’entre nous, car ce n’est pas encore notre tour. Aucun appareil ne doit être en position de visée…au cas où. Un signe pour nous dire d’avancer et notre tour est venu lorsque ‘’Mein Teil’’ retentit.
C’est théâtral, un cuisinier, un chaudron et un lance-flamme, une recette qui fait mouche.
Appareil au point, nous avons 2 chansons et demi pour effectuer nos clichés, car les musiciens viendront prendre notre place à la 16ème , alors il faut déguerpir avant leur arrivée.
Mais durant ce laps de temps la scène prend feu, c’est phénoménal. La chaleur est ressentie dans le stade tout entier. Comment font-ils sur scène ? Les sourcils des premiers doivent avoir très très chaud !
Près de 50’000 personnes reprennent à l’unisson ‘’Du Hast’’, c’est impressionnant et empli
d’émotion. A la moitié de ‘’Sonne’’ notre temps imparti prend fin. Retour à l’extérieur, appareil photo déposé à la consigne, il me tarde de retourner voir la suite et fin du concert.
L’esprit libre, je peux profiter de cet instant de folie où ce groupe de quinquagénaire ébranle un stade bondé. Que l’on aime l’allemand ou non, c’est un moment à vivre au moins une fois dans une vie de ‘’metalleux’’. Ces fous furieux de la pyrotechnie remettent le couvert le lendemain (31.05.22).
Liens :
Site officiel de Rammstein
Site officiel de Duo Jatekok
Site officiel de l’organisateur Gadget
texte : Jean-Blaise « JB » Bétrisey (partie 1) et Jacques Apothéloz (partie 2)
Photos : Jacques Apothéloz