Que l’on apprécie ou non, Iron Maiden est indéniablement le symbole du heavy metal de la grande époque. La Vierge de Fer a survécu à cet âge d’or, et ce avec un certain panache. ‘Brave New World’ en est la preuve.
Le passage au nouveau millénaire n’aura pas vu le bug informatique tant attendu. Les consciences apaisées, l’humanité pu accueillir un autre événement d’envergure quelques mois plus tard et dont elle se rappellera encore, des années plus tard, avec la larme à l’œil : la sortie de ‘Brave New World’ en mai 2000. Passons outre mes hyperboles, et penchons-nous sur cet album empli de retours et de premières fois.
Replongeons-nous dans le contexte de l’époque : depuis 1993, Bruce Dickinson – la voix la plus emblématique d’Iron Maiden – a déserté son microphone pour s’adonner à sa carrière solo, à l’instar d’Adrian Smith qui était rentré chez lui la guitare sous le bras en 1990. Un album de retours ? Comme vous l’avez compris (ou comme les plus avisés d’entre vous le savent déjà), les deux cocos réintégrèrent la formation pour l’enregistrement de ce nouvel album. Un album de premières fois ? Un line-up à six, dont trois guitares. Un album enregistré en live en studio. Une première collaboration avec Kevin Shirley en tant que producteur.
Arrêtons-nous ici avec les faits, et entrons dans le vif du sujet : cet album est à mon sens l’un des meilleurs de la carrière du groupe, à classer aux côtés de ‘Powerslave’, ‘Somewhere in Time’ ou encore ‘Seventh Son of a Seventh Son’. Je sens déjà les pierres voler dans la direction de mon hérésie, j’aimerais donc me justifier avant la lapidation. L’énergie du retour, de ce nouveau line-up, le nouveau jeu d’équilibriste entre les trois guitares, les compositions inspirées, tout pour moi relève du génie.
Bien qu’elles ne soient pas toutes des chefs d’œuvre, toutes les chansons ont un intérêt, ce qui manque parfois aux albums classiques du groupe : ‘Can I Play with Madness ?’, ‘Gangland’ et ‘Sun and Steel’, je pense tout fort à vous. L’album fait preuve donc d’une unité à laquelle on ne peut qu’adhérer.
Tantôt ‘rentre-dedans’ – ‘Wicker Man’ aka ‘le meilleur opener du monde’, ‘The Merceranry’, ‘The Fallen Angel’ – tantôt mélodique – ‘Ghost of the Navigator’, ‘Brave New World’, ‘Blood Brothers’, ‘Out of the Silent Planet’ – ou encore épiques – ‘Dream of Mirrors’, ‘The Nomad’, ‘The Thin Line Between Love & Hate’ – rien n’est à jeter.
J’aimerais sincèrement vous dire que le groupe s’est ensuite découvert une seconde jeunesse, et que de splendides productions jaillirent de leurs esprits fertiles, mais ça serait vous mentir. Comme un soufflé au fromage, la qualité s’est un peu dégradé aux cours des sorties jusqu’à atteindre le fond du fond, ‘Final Frontier’ (Oh ironie quand tu nous tiens …) ‘The Book of Souls’ sorti l’année passée redonne cependant de l’espoir avec certaines excellentes compositions. La Vierge de Fer remontra-t-elle la pente ?