On s’était dit rendez-vous dans 10 ans , (presque le) même jour, même heure, même salle ?
Non, je ne parle pas de ce musicien français à la voix toute cassée, mais bien de Paradise Lost.
Oui, pratiquement dix ans jour pour jour après leur dernier passage dans la salle lausannoise, les musiciens de Paradise Lost étaient de retour avec leur seizième album studio Obsidian aux Docks ce samedi 15 octobre 2022.
Voilà un groupe que je suis depuis longtemps, plus précisément depuis la sortie de Icon (1994), qui avait popularisé le genre du gothic metal en reprenant pas mal d’éléments chez les Sisters Of Mercy notamment.
Pour moi, les meilleures années et albums du groupe anglais appartiennent clairement au passé, mais il a continué à proposer des disques intéressants tout au long de son parcours, sans jamais perdre son identité (ok, il y a bien eu un petit détour par la case électro qui n’était pas la plus concluante). Impensable donc de louper l’occasion de les revoir.
La soirée de samedi débute avec le set de Hangman’s Chair, un groupe français qui tourne depuis maintenant pas mal mais qui est dans un registre assez différent de la tête d’affiche. Je ne suis pas trop fan de stoner, mais ce serait faux de les réduire à ce genre de musique. C’était bien plus mélodique que ce que j’avais imaginé et le set était bien carré, avec une belle intensité. C’était assez court, pas de rappel notamment, mais cela a bien chauffé la salle dont le rez était rempli (balcon fermé).
Sans trop de surprise, j’entends Dominion des Sisters dans la sono entre les deux concerts. Difficile de cacher ses influences (mais je crois qu’ils n’essaient aucunement de le faire, au contraire).
Cela démarre avec Enchantment tiré d’un de leurs meilleurs albums (Draconian Times) puis la setlist va nous faire voyager dans tout le répertoire du groupe. On aura pratiquement droit à un morceau de chaque album, à l’exception d’Obsydian, dont la moitié sera logiquement jouée ce soir-là. La lumière est absente, pas facile d’apercevoir leurs visages, à l’exception du guitariste Greg MackIntosh, le seul à bénéficier d’un éclairage correct. Les premières grosses salves d’applaudissements sont pour One Second, dont le tempo un peu plus rapide fait décoller l’ambiance.
En fin de set, l’enchaînement As I Die / The Devil Embraced est parfait. Probablement le meilleur titre du nouvel album (guitares et voix sont sublimes). D’ailleurs la voix de Nick Holmes est au top, L’avantage d’être en début de tournée, mais avec quelques dates avant pour que le show soit bien rôdé. En revanche, la voix c’est pour chanter, pas tellement pour communiquer. On aura quand même droit à quelques mercis et petits commentaires entre les chansons, notamment sur le fait qu’il y avait pas mal d’enfants dans les premiers rangs ou que l’on était un peu mous pour un samedi soir.
Lorsque le groupe sort de scène, il se fait bien attendre pour venir faire son rappel. Trois morceaux supplémentaires, soit deux titres du nouvel album (Darker Thoughts et Ghosts) entrecoupés du classique Embers Fire de la grande époque.
Une bien belle soirée pour les amateurs de musique sombre et musclée. On se revoit dans 10 ans ?