Les vieux briscards québécois de Voivod ont chauffé la salle avec un cocktail de leurs brûlots qui ont émaillé leurs 40 (!) ans de carrière. Tantôt thrash, tantôt rock aux accents parfois balkaniques, leur show a agréablement surpris le public, en particulier avec la reprise très réussie du classique des débuts de Pink Floyd, « Astronomy Domine ». Une belle et méritée ovation de l’assistance en fin de concert qui a illuminé les visages du quatuor.
Déjà bien garni lors de l’entrée, le Komplex 457 est bondé avant le plat principal. Opeth by request, est un concept fort intéressant d’une setlist composée d’un titre par album studio (13) parcourant les 30 ans de carrière des Suédois. Ces titres ont été choisis par les fans. L’attente de retrouver nos Vikings sur scène est grande après deux ans de parenthèse pandémique.
Le ton est donné d’emblée avec le colossal « Ghost of Perdition » suivi du brutal « Demon of The Fall ». Force est de constater que Mikael Akerfeldt growle toujours aussi bien, pour le plus grand plaisir d’une bonne frange des fans. L’occasion également pour quelques possédés de s’adonner à des circle pits endiablés. La setlist n’est pas chronologique, et c’est très bien comme cela. On se rend ainsi compte des différentes influences et de l’évolution de la signature musicale d’Opeth, véritable caméléon. « Windowpane » et « Harvest » sont ainsi deux délicieuses récréations mélodiques au cœur du concert. L’émotion est à son comble avec « Burden », petit diamant noir au duo de guitares final Akerfeldt / Akesson irrésistible. Mention spéciale également à « Allting Tar Slut » alter ego suédois de « All Things Will Pass », sublimé par une magnifique animation visuelle à l’arrière de la scène. Après plus de deux heures de concert, Opeth conclut avec l’emblématique « Sorceress » et le génial « Deliverance », comme une offrande aux fans. 30 + 2 ans de carrière, une maturité sereine, Opeth n’a rien perdu de sa superbe et l’on se réjouit de retrouver les Suédois sur un nouvel album aux nouvelles couleurs musicales, qui sait ?
Texte et photos : Jean-Blaise jb Betrisey