MORGARTEN – Liberté historique

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Le groupe Morgarten était la tête d’affiche de la première soirée d’un weekend de concerts gratuits organisé par Katharsys Productions à Orbe, sur l’esplanade du Château.
Entre les concerts de Battle Tales et de Eyoth, j’ai eu l’occasion de leur poser quelques questions backstage sur leur actualité, en particulier leur second album  »Cry Of The Lost » sorti en début d’année. Joël (batterie), Pierric (guitare et chant), Ilann (guitare et chant) et Maël (synthés) ont répondu à nos questions.


Si vous deviez présenter Morgarten en quelques mots à quelqu’un qui ne vous connait pas ?
Nous sommes un groupe qui fait de la musique en s’inspirant de l’histoire suisse. On part souvent d’un fait marquant de l’histoire de notre pays et on invente ensuite un récit fantaisiste avec des personnages fictifs. Il y a beaucoup de gens qui pensent – à tort – que l’on raconte l’histoire suisse, mais non, on est dans la fantaisie, ce qui est beaucoup moins contraignant. A partir de là, Pierric et Ilann composent les atmosphères qui collent avec les histoires inventées par Pierric.

Concernant votre line-up, j’ai cru comprendre que vous aviez créé le groupe à 5 potes, sans que personne n’ait vraiment de formation musicale, et qu’il n’y avait jamais eu de changement de line-up.
Exact. Il y avait juste Joël (batterie) qui faisait du brass brand et Cédric qui faisait de la
flûte. Il a fallu commencer par apprendre, ce qui a pratiquement pris une dizaine d’années.

En s’appelant Morgarten, vous faites référence à la fameuse bataille du même nom qui avait opposé les Confédérés suisses aux troupes de Léopold 1er (Autriche) en 1315. Avec un nom pareil, vous arrivez à décrocher des dates en Autriche ?
C’est vrai qu’on a beaucoup de mal (rires). On a fait la zone alentour, mais jamais l’Autriche. On n’y avait jamais pensé. Tout s’explique. D’ailleurs, on aimerait beaucoup qu’une association se mobilise pour lutter contre cette injustice (rires).

© Alex Pradervand

Si vous deviez définir votre style de musique, vous emploieriez quels termes ? Black ? Folk ? Pagan ?
Je ne sais pas s’il y a beaucoup de gens qui font de la musique pour être dans une case bien précise. Finalement, on laisse un peu le loisir aux autres de mettre une étiquette. Folk/black, cela représente en partie ce que l’on fait, mais il y a aussi d’autres éléments avec les synthés qui ont quand même une place assez importante. On pourrait aussi ajouter symphonic ou death metal aussi. En fait le style adopté dépend surtout de ce que l’on juge nécessaire pour les besoins de l’histoire et de sa dynamique.

Pierric, tu chantes en anglais. C’est un choix ? Parce que finalement quand on est suisse, que les textes des chansons parlent de l’histoire suisse, on aurait assez imaginé que tu t’inspires un peu des textes de chez nous, un peu à l’image d’Eluveitie qui a choisi de chanter en gaulois ?
On y a pensé tout au début mais chanter en français cela faisait quand même toujours un peu bizarre, surtout en guttural. Cela sonnait mieux en anglais et du coup le choix s’est fait comme cela, puis avec les années, par cohérence, on a continué ainsi.

Le deuxième album, qui vient de sortir ( »Cry of The Lost »), a été enregistré pendant le confinement. Du coup, le Covid ne vous a pas trop impacté à ce moment-là ?
Exact, le confinement pour nous n’a rien changé car cela faisait déjà quelques mois que l’on ne donnait plus de concert et que l’on était concentré sur le deuxième album. Finalement, cela nous a presque rendu service.

Pour ce deuxième album, vous avez fait appel à de sacrés pointures, notamment David Castillo pour l’enregistrement, Jens Bogren pour le mix et Tony Lindgren pour le mastering. Tu peux nous en dire plus ?
Effectivement. Il y a juste la batterie que l’on a fait en studio au Fascination Street Studio (en Suède, fondé par Jens Bogren). Les autres instruments nous les avons enregistrés nous-même. Ensuite, ils ont repris nos pistes dans le même studio. On avait envie de mettre toutes les chances de notre côté. On a passé beaucoup de temps à composer cet album et on voulait le mettre en valeur autant que possible. Les guitares ont été réampées en studio. Le contact s’est fait assez facilement fait par email. Le problème était surtout pour la disponibilité, avec un temps d’attente de plusieurs mois.

Au niveau des compositions, quel est votre processus ?
Pierric écrit les paroles. Ilann compose la plupart des chansons et Pierric quelques unes. Généralement, quand on écrit un morceau, on arrive avec une maquette et on s’est occupé de toutes les parties. On fait écouter au groupe et on discute, chacun s’implique. On est ouverts à toute proposition. On est une vraie démocratie. Du coup certaines décisions prennent long à aboutir, mais on y arrive toujours. C’est peut-être aussi pour cela que notre line-up est stable!

Le thème de ce deuxième album, c’est notre héros Winkelried, qui s’était fait transpercer par les lances ennemies. Vous avez fait des recherches ou c’était juste le point de départ d’une histoire fantaisiste ?
On est parti de cette scène connue pour aboutir à une histoire qui n’a rien à voir avec le récit bien connu. En l’occurrence, le héros de notre histoire, c’est celui qui tue Winkelried.

Sur cet album, c’est la première fois qu’il y a du chant clair. C’est quelque chose dont tu avais envie depuis un moment ? Les chansons se prêtaient mieux ?
Je pense que c’est un peu une évolution naturelle. Sur le premier album, nous étions pas mal axé sur l’aspect black metal. Peut-être aussi que l’on était un peu plus sûrs de nous pour ce deuxième disque. Cela allait bien dans les compositions. On a essayé et le résultat nous a plu. C’est d’ailleurs Ilann qui est arrivé le premier avec une chanson sur laquelle il y avait du chant clair.

Quels sont vos plans pour la suite ? Une tournée dès que possible ?

On a plusieurs dates en discussions et on reçoit de nouveau des propositions. Cela a l’air de bouger dans le bon sens. Nous nous sommes rapprochés de Lemuria (BE) et Vanaheim (NL) avec qui nous espérons faire un maximum de concerts en 2022! A propos si un booker lit cet article il ne faut pas hésiter à nous contacter !  Mais plus concrètement, en novembre, nous avons une date au Pays-Bas (au Brainstorm Festival le 5 novembre) et deux en Belgique (le 6 novembre à Gentbrugge et le 26 novembre à Huey) et on devrait certainement faire un tour sur Genève en décembre. [Alexandre Pradervand]

www.morgarten.net

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N° 151 - Avril 2023

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