Un programme chargé samedi dernier: Death Cab for Cutie et les Canadiens de Metric se sont partagé la scène du Centre Bell et ont tenté, tant bien que mal, de faire bouger un public plutôt endormi. Retour sur une soirée en demi-teinte.
Ne remplis pas un Centre Bell qui veut.
Death Cab for Cutie avait pour, lourde tâche de motiver les troupes avant l’arrivée de Metric. À mi-chemin entre l’échec et la réussite, la formation originaire de Seattle a pourtant donné du sien. Dotée d’une setlist bien rôdée, piochant ça et là dans leur discographie, forte de 9 albums, l’effort n’aura pas été réciproque. Généreux dans le choix des chansons, les Américains de Death Cab for Cutie ont alterné entre des titres extraits de leurs albums The Photo Album (2001), Narrow Stairs (2008) ou encore Plans (2005). De quoi plaire au plus grand nombre, en théorie. Le groupe n’est pas à blâmer, l’étincelle avec le public n’a juste jamais vraiment eu lieu; et c’est plutôt dommage.
Après quelques dizaines de minutes d’attente et de préparation d’un imposant décor, Emily Haines et sa bande débarquent sur scène, plutôt en forme, et avec le titre IOU en guise d’intro tout de suite suivie par Help I’m Alive et Youth Without Youth. Cependant, un contraste évident s’impose dès le début. Emily semble apprécier son retour à Montréal et, incapable de tenir en place, va d’un bout à l’autre de l’immense scène qui s’offre à elle; tandis que le public, impassible, voire presque éteint, ne partage pas son engouement.
Sans se démonter, le groupe continue sa prestation et nous en met plein la vue. Les effets de lumière s’entremêlent, les 3 «V» changent constamment de couleur au gré des titres interprétés. Comme Death Cab for Cutie, Metric n’hésite pas à emprunter des morceaux dans toute leur discographie: on passe de Old World Underground, Where Are you Now? (2003) à Synthetica (2012) ou encore à Pagans In Vegas (2015), leur dernier opus.
Si visuellement, tout était plutôt pas mal calculé et dans l’ensemble bien réussi (on oubliera la cape fluorescente qui n’aura pas rendu l’effet escompté), sur le plan vocal on notera quelques ratés: la Chorale de Montréal est invitée à rejoindre le groupe sur scène pour interpréter Dreams So Real, et même si l’idée est louable, le soufflé est vite retombé. En effet, très certainement dû à une erreur technique, personne n’a pu entendre la chorale chanter.
Confusion, sur scène et dans le public. Plus tard dans le spectacle, le lancer de confettis aura plus eu un effet de lourdeur que de magie. Il aurait fallu garder cela pour la dernière et magnifique chanson finale: Breathing Underwater. Extrait de leur album Synthetica sorti en 2012, ce titre, de par son interprétation et de l’émotion insufflée par Emily Haines, aura probablement été l’un des meilleurs moments de la soirée.
Metric a peut-être eu les yeux plus gros que le ventre en visant une salle comme le Centre Bell, manque d’intimité, de complicité avec le public, il n’en reste pas moins que le groupe est bourré de talent et qu’il l’a prouvé il y a déjà bien longtemps.
Texte: Marine Lardennois
Photos: Sébastien Jetté
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Setlist Death Cab For Cutie
The New Year
Crooked Teeth
Black Sun
The Ghosts of Beverly Drive
Title and Registration
Little Wanderer
No Sunlight
President of What?
I Will Possess Your Heart
Why I’m Lonely (reprise de Harvey Danger)
El Dorado
You Are a Tourist
Cath…
Soul Meets Body
Bixby Canyon Bridge
Setlist Metric
IOU
Help I’m Alive
Youth Without Youth
Twilight Galaxy
Cascades
Hustle Rose
Too Bad, So Sad
Artificial Nocturne
Dreams So Real (avec Chorale de Montréal)
Blind Valentine
Sick Muse
Collect Call
Other Side
Black Sheep
Synthetica
Combat Baby
Gold Guns Girls
The Shade
Rappel
Celebrate
Gimme Sympathy (acoustique)
Breathing Underwater