Lundi soir le Métropolis a célébré un Halloween en couleurs avec Meshuggah. L’esprit était à la fête, et quoi de mieux que du djent pour headbang! La fête a d’ailleurs réellement commencé avec Meshuggah, parce que High on Fire, qui ouvraient pour eux, munis de leur métal de vieillards monotone et de leur look de vieux métalleux déchus, on pas fait lever grand fête.
Meshuggah est donc rentré sur scène vers 21 h 15, pile à l’heure pour nous offrir la friandise qu’est leur impeccable performance scénique. Rares sont les groupes qui réussissent à être aussi inconditionnellement tight, même comparés avec des styles de musique beaucoup moins compliqués à jouer. Leurs pièces sont d’autant plus difficiles à interpréter considérant que les parties de guitares et de basse sont souvent à l’unisson et très peu constantes, et malgré ça ils sonnent comme un seul instrument. Il faut dire qu’ils ont évidemment un métronome dans les oreilles, mais c’est surtout à des fins techniques… comme l’éclairage.
Le quintette nous a remémoré où une performance de Meshuggah prend tout son sens. Je les ai souvent vus dans des festivals, donnant une performance très cool, mais sans plus. Cependant, quand ils embarquent sur une scène noire et densément peuplée de lumières de toutes sortes, minutieusement automatisées pour suivre à la lettre la performance du groupe (qui ont appris au préalable leurs partitions avec un microscope), c’est là que Meshuggah est à son meilleur. Chaque note importante du score est valorisée par un geste lumineux qui accentue incommensurablement la puissance déjà incommensurable de leur djent lourd et machinal (pour ne pas dire post-mécanico-apocalyptique). Du balcon du Métropolis, les éclairages en contre-jour nous découpaient quatre formes humanoïdes au loin que l’on devinait être les instrumentistes (le batteur était quasi invisible), accentuant l’esthétique mythique du groupe. Vraiment, de la tonne de spectacles auxquels j’ai assisté qui ont essayé d’atteindre un visuel aussi minutieux et excellent, ce show fut de loin l’heureux premier.
Après une performance de plus d’une heure et quart (qui s’est terminée par Bleed, excellente façon de finir un spectacle comme celui-là), un des membres de l’équipe technique est venu nous annoncer que Jens n’était plus capable de chanter, dû à un virus quelconque. Je n’avais pas vraiment remarqué de différence pendant la performance, mais il faut dire que la voix était assez loin dans le mix… Néanmoins, de mon point de vue, la performance aurait pu se terminer là naturellement et j’en aurais en masse pour mon argent. Je n’ai vraiment pas grand-chose à dire de négatif sur ce show exceptionnel, qui l’est d’autant plus considérant que le chanteur était malade. Mettons que je n’étais pas triste de pas être allé ramasser des bonbons déguisé en Spiderman.
Texte: Hugo Tremblay
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