Tandis que le groupe nous fait signe que leur dixième album verra le jour en septembre, Daily Rock n’a pas réussi à tenir plus longtemps pour s’entretenir avec Yann et Mouss afin d’en découvrir un peu plus sur cette valeur sûre du metal de l’Hexagone. Rencontre au Greenfield 2022, première fois que le groupe passe la barrière de rösti !
C’est la première fois que vous venez au Greenfield ! Vos impressions ?
C’est agréable ! Bien arrivés, bien mangé, c’est à la Suisse ! Toujours carré et propre ! C’est notre première fois dans cette région, c’est la Suisse Alémanique, c’est ça ?
C’est eux qui sont venus vous chercher ?
Quand on a joué au Hellfest en 2019, un label allemand a flashé sur nous, c’est pour ça qu’on joue au Greenfield, au Summer Breeze, et qu’on va jouer dans les parties allemandes.
Cela va changer quelque chose ? Vous n’avez pas peur ?
On n’a que 40 minutes, donc on ne change pas de set list. On se réjouit de devoir convaincre des gens. Enfin, d’après moi il faut toujours convaincre même les fans de la première heure, on est toujours comme Nadal sur le terrain, à devoir donner le meilleur de nous-mêmes. Comme le dit le dicton, fais chaque concert comme si c’était le dernier !
Vous venez de finir votre dernière tournée ‘Gros4’ (Tagada Jones, Ultra Vomit, No One Is Innocent, Mass Hysteria), le show est phénoménal et l’idée était excellente. Vous allez pérenniser le projet ?
On en parle depuis 4-5 ans, on a fait une tournée avec plusieurs groupes et nous avons parlé de peut-être l’exporter. On a fait des zéniths, des grandes salles d’expo de 3’000-4’000 personnes. Pour moi, ça me paraissait beaucoup de faire huit dates, mais elles ont toutes cartonné. Certaines salles disaient qu’on faisait plus d’entrées que des trucs de variété !
Les quatre groupes étaient vraiment au même niveau.
En fait on avait le même budget pour tous les groupes. D’autres salles nous ont appelé par la suite pour passer dans leur ville ! Y compris des dates allemandes ! Donc oui, le projet va se faire, car beaucoup de villes nous ont demandé de venir jouer chez eux, peut-être même Montréal, le Paléo, tu imagines ? Avoir les quatre groupes en un soir ! C’est Ultra Vomit qui a proposé ce nom, en clin d’œil au Big Four.
Beaucoup de groupes ont profité de cette pose pour composer. Vous avez fait quelque chose ?
Notre dixième album est prêt, mais nous n’avons rien fait pendant le confinement en fait. Je n’avais pas d’idée spéciale, mais ce dixième album verra sûrement le jour en février ou mars de l’année prochaine. Là, on a une quinzaine de morceaux de prêts, mais on ne sait pas combien finiront sur l’album. Nous partons en studio en septembre. On vous prépare des surprises pour ce dixième album !
Dix albums c’est fou !
Oui ! Quand tu formes un groupe tu rêves que tu vas en vivre. Et nous voilà trente ans après ! C’est quelque chose de fou, on jubile !
Je discutais avec Frank Carter, qui me disait qu’aucun groupe n’avait passé le stade des trois albums ! Il a réussi en solo à sortir quatre albums enfin !
J’imagine que notre maison de disque va nous donner une médaille ! (rires) Ce serait cool, ça coïnciderait avec nos trente ans de carrière. Je ne sais pas comment ni quoi mais ce serait cool de faire quelque chose pour marquer ça ! Une série de dates avec des vieux morceaux, ou dans des salles uniques, ou genre faire deux morceaux de chaque album… Je crois que je parle tout seul ! (rires)
Après trente ans, toujours la même envie ?
Il y a beaucoup de paramètres, beaucoup de variantes, mais on a toujours cet esprit de vouloir avancer. On est toujours comme des gamins quand on sort de scène. Nous ne sommes pas blasés, et c’est ça qui est magique. Notre dernière date, à Montpellier, avait le moins de public, mais ils étaient fous, c’était mon concert préféré ! C’est ça qui est cool, nous nous laissons surprendre et sommes heureux de ce qui arrive. Le jour où l’on ne s’entendra plus, peut-être qu’on se remettra en question. Mais je crois que nous avons cette force, comme dans un couple, où nous avons pris les défauts de chacun, à faire avec, à en rire. Finalement, quand tu connais les autres, tu sais quand ils ne sont pas dans leur état normal, et tu t’adaptes.
Un mot pour les lecteurs du Daily Rock ?
On se réjouit de jouer partout dans votre pays maintenant ! (rires)