Avec l’album ‘The missing part‘ et le single ‘What about now‘, LyOsun travaille et développe un son riche, métissé, mêlant sonorités tribales, blues et folk. Un petit bijou aux allures de patchwork musical qui nous laisse entrevoir une myriade de paysages exotiques, encore inexplorés.
D’où vient le nom LyOsun?
En 2016, j’ai vécu pendant plusieurs mois en Afrique du Sud. Un de mes amis rencontré sur place m’apprenait régulièrement quelques mots en Swati qui est un dialecte sud africain. Un jour, il m’apprend le mot ‘Lyo’ qui veut dire musique. J’ai donc décidé de mélanger le Swati et l’anglais pour créer une musique du soleil qui représentait bien l’idée de mon projet.
Comment t’es-tu orienté vers la guitare/looper?
J’ai commencé la guitare à l’âge de 15 ans. Je me rappelle entendre pour la première fois le blues de Stevie Ray Vaughan et, juste après, Jimi Hendrix. Coup de coeur immédiat pour l’instrument à 6 cordes. Concernant le looper, c’est aussi en Afrique du Sud que j’ai décidé de m’y intéresser en découvrant plusieurs concerts d’artistes rencontrés sur place qui utilisaient cette technique. Je me suis dis, pourquoi pas mélanger les deux. J’ai toujours voulu créer un projet ‘one man band’ et le mélange guitare / looper me paraissait intéressant.
Qu’est-ce que tu as appris de tes années à Londres?
Entre 2011 et 2015, il y a beaucoup de choses que j’ai acquises en étudiant à Londres. J’avais surtout besoin de l’anglais pour composer mes propres textes. C’est pour ça que j’ai suivi un bachelor en songwriting. Après, je pense que le gros plus d’être dans une grande ville comme celle-ci c’est le nombre incroyable de musiciens de talent que tu rencontres par semaine. Ça te pousse à dépasser tes limites créatives et à proposer quelque chose de neuf pour te démarquer.
Comment est né l’album ‘The Missing Part’ ?
En revenant à Genève en 2017 après quatre ans à Londres et presque une année autour du monde, j’avais des choses à dire. La composition d’un album était pour moi le meilleur moyen de canaliser toutes ces émotions et ces aventures. J’ai contacté mon cousin Kévin Queille pendant l’été 2017 qui venait d’ouvrir son studio (White Room) à Genève et on a commencé l’enregistrement direct après. Je voulais quelque chose de frais, de brut et qui utilise la technique de la loop pour que cela soit possible de jouer l’album live avec un looper après coup.
La plupart de tes titres ont de fortes sonorités tribales. Est-ce que tes voyages ont beaucoup nourri cet album?
Absolument. Je dirais que le voyage intérieur que j’ai ressenti en vivant toutes ces péripéties ont été la principale source d’inspiration sur ces dernières années. Chose qui commence à changer vu que ça fait plus de trois ans que je suis revenu à Genève. Je le sens surtout depuis cette année (2020).
Ton son est très métissé, je dirais, très blues, folk, ethno. Qui sont tes influences majeures?
Je dirais que des artistes comme Tash Sultana, John Mayer ou encore plus récemment Ben Bohmer ont eu une influence majeure sur ma façon de composer.
Beaucoup de tes thématiques tournent autour de la nature menacée comme on le voit dans ‘What About Now‘. Les images du clip, très symboliques, sont travaillées sur ordi. Pourquoi ce choix?
Je pense que la crise écologique qu’on traverse actuellement est à prendre très au sérieux. En tant que société, il me semble qu’on se rend pas encore compte de l’impact du changement climatique sur nos vies dans quelques années. On a peut-être pu en avoir un premier aperçu avec le Covid cette année et c’est pas très fun. J’avais besoin d’une chanson comme ‘What About Now’ pour interroger sur cette thématique mais en musique. Pas beaucoup d’artistes osent en parler dans leurs textes mais il me semble que ça évolue gentiment dans le bon sens.
Le clip de ‘Raise Your Love‘ a été réalisé au glacier d’Arolla. Raconte-nous.
Il me fallait un clip pour la sortie du deuxième single. Avec Yan Balestra (réalisateur) on voulait quelque chose de spontané et qui représentait bien le projet. C’est pourquoi un matin d’été 2018, on décide de partir à Arolla (VS) avec ma minuscule Citroen C1 pour tourner un clip.
On monte le plus haut possible avec la voiture pour arriver au pied du glacier. Là on se dit que quoiqu’on filme, la beauté du lieu fera l’affaire. J’ai toujours aimé fonctionner comme ça en tant qu’artiste. Toujours faire confiance à mes intuitions.
J’ai vu que tu avais débuté le saxo, pourquoi? Tes impressions?
Ça faisait plusieurs concerts où je disais à mon entourage ‘Il manque encore un instrument à vent dans mon set’. Pas tombé dans l’oreille d’un sourd, mes amis m’ont offert un sax pour mon anniversaire cet été. C’est un instrument compliqué à apprendre mais tellement expressif. Le but est d’intégrer le sax à mon projet pour compléter la panoplie d’instrument que j’ai sur scène.
Tes dernières actus?
Avec le Covid c’est très compliqué de prévoir quoi que ce soit quand tu es musicien en ce moment. Cependant, j’ai décidé de me lancer dans la production musicale cette année avec un programme connu du milieu qui s’appelle Ableton. Avec des influences plus électro, il me semble qu’un EP est totalement envisageable pour 2021…
Arrives-tu à mettre à profit cette période de flottement?
Pendant la première vague, j’ai pu mettre à profit les concerts en ligne. Ça a plutôt bien marché car j’ai même pu jouer pour la page Instagram du 20 Minutes. Pour ce qui est de la deuxième vague, j’ai décidé de m’enfermer dans mon local de musique et de composer un maximum pour pouvoir sortir quelque chose de neuf début 2021.
Un message à passer en attendant le retour des réjouissances?
Les artistes suisses ont besoin d’être écoutés en ce moment. Continuez à partager, à streamer et parler autour de vous des projets qui vous parlent. Je pense qu’il est primordial de maintenir un lien fort entre l’artiste et ses fans en ce moment. On espère bien évidemment le retour des concerts et festivals pour 2021. ça fera du bien à absolument tout le monde.
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