On a callé l’orignal pendant plusieurs mois avant qu’il daigne sortir de la forêt et nous offre un cri digne de ce nom. Le self-made-man Moosy a donc lancé son Orobomoose le 27 septembre dernier aux Katacombes. Un album qui résume les 25 premières années de vie de l’orignal.

Si l’indie-pop est très à la mode par les temps qui courent, Orobomoose s’inscrit à l’opposé total!  Les amateurs de rock très sale seront ravis et les néophytes apprendront à découvrir le rock sale qui se lave de temps en temps. Moosy se targue de faire du post-rock, mais entre vous et moi, nous savons très bien que cela ne veut pas dire grand-chose. Moosy fait du rock point. Ça sonne d’ailleurs davantage « pré » quelques choses que « post » quelque chose.

Chaque pièce est un voyage au cœur de l’âme de Moosy qu’il soit un « passe-temps », un « philanthrope » ou un « marin ». Comme premier simple, Moosy a fait paraître « La flâneur », un excellent choix qui représente très bien l’ensemble de l’album; le côté acier inoxydable et l’onirisme des pièces de Moosy.  La critique insiste sur le fait que Moosy aurait pu choisir la pièce « Le Passe-temps » comme premier simple, une pièce ver d’oreille,  « Je suis un arbre pour que tu puisses te pendre à mon cou », avec beat-box en arrière-plan. Une pièce aux airs « bon enfant », mais dans laquelle Moosy prévient de ne pas l’utiliser comme passe-temps…

La pièce phare de l’album : « L’Homme ». Une chanson qu’il a écrite au sortir de l’adolescence vous rappellera à vous, chers mâles, que le voyage pour devenir un homme est certes agréable, mais qu’il comporte certaines désillusions.

On écoute Moosy pour les ambiances qu’il a su créer et pour les perles musicales au détour d’une pièce très brute. Les paroles, si vous y portez attention, sont issues de la tête d’un homme tiraillé et plein de contradictions et peuvent parfois être difficiles à saisir. Ça ajoute au mystère, mais si vous tenez à chercher un sens, ça peut être dérangeant. Il est toutefois parfois agréable de ne rien comprendre à une chanson et de seulement se laisser porter par la vibe.

Vous aurez parfois l’impression d’écouter un gars qui fait tout pour ne pas dire ce qu’il a sur le cœur, mais qui est brûlé par l’envie de cracher le moton. Il est vrai que des chansons qui racontent « que l’amour c’est bien et que le ciel est bleu », on en a soupé.

Sur l’album, Moosy (alias Marien Joly) a joué de tous les instruments, de la guitare au claquement de doigts. Un véritable homme-orchestre! Ce qui rend le tout encore plus impressionnant, vous en conviendrez!

Plus vous écouterez Orobomoose, plus vous l’aimerez!

Ève Lemay

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