2022, quelle année riche en émotions ! Notre rédaction s’est réunie pour nous faire un petit récapitulatif des meilleures sorties de ces 365 derniers jours….
Laure Noverraz, rédactrice en chef
- Amyl & The Sniffers – Comfort To Me
C’est jeune, c’est crade, ça pue le punk dans ses pores les plus pop, ‘Comfort To Me’ est l’album le plus réjouissant, dans ta gueule, engagé et négligeant de ce XXIe siècle.
2. Petrol Girls – Baby
Alors oui, Petrol Girls fait dans le punk féministe, mais ce ‘Baby’ est plus criant et crucial que jamais. Entre des thèmes aussi actuels qu’intemporel, le groupe anglo/autrichien n’a jamais visé aussi juste.
3. Heriot – Profound Morality
Rares sont les groupes qui arrivent à vous faire tout oublier des genres et des normes. Ici, Heriot s’engage dans le sludge death qui va vous faire vrombir le pacemaker avec ses riffs et hurlements aussi tortueux qu’excitants.
Sabrina Richards, rédactrice
1.The Black Keys – Dropout Boogie
Le duo formé par DanAuerbachet Patrick Carney, patrons du garage rock, réussissent encore un beau tour de maître avec cet opus aux tonalités tantôt dansantes, tantôt désabusées allant du blues pur jus au rockabilly old-school. Rien de tel pour accompagner les soirées d’hiver et les rendre tellement plus festives. La machine à remonter le temps, c’est par ici ! Attachez vos ceintures et décollez. Vous allez adorez ne plus avoir les pieds sur terre ! Coup de cœur pour le titre ‘Wild Child’.
2. The Wombats – Fix Yourself, Not the World
Après l’album ‘Beautiful People Will Ruin Your Life’, dont le rythme m’est resté dans la peau, les quatre zigotos british font mouche à nouveau avec l’excellent ‘Fix Yourself, Not The World’. Tonique, sarcastique, diabolique et d’autres mots en «-ique », le groupe tape là où ça fait de l’effet ! Mélodies et textes se répondent dans une pop fracassante, vibrante. Idéal pendant une bonne séance de cardio ou pour voir la vie à travers des lunettes roses.
3. Avril Lavigne – LoveSux
Pour ce septième album, l’explosive Avril, au timbre si caractéristique, livre un son pop rock diablement revigorant. Tout feu tout flamme, on vibre sur des sonorités nerveuses soulignées par la batterie. Côté texte, c’est l’amour toujours, mais pas que ! La chanteuse aborde également des thématiques plus combattives comme l’affirmation de soi. Un vent de folie bien agréable en ces temps de complication.
Louis Rossier, rédacteur
1.Midnight – Let There Be Witchery
Intronisé chez Metal Blade après des années de résistance underground sous la chape de Hells Headbangers, Athenar peut se targuer d’une intégrité épargnée par la publicité. Fidèle à ses principes (au nombre de deux: Satan et le sexe), l’immédiateté de son speed metal pétri de proto-black des 80’s n’aura jamais autant fait penser à Motörhead, ce qui dit quelque chose de son accessibilité.
2. Locrian – New Catastrophism
Le drone s’adresse en général plus aux sens qu’à l’esprit. Prenez par exemple ce trouble assoupissement physique qui me gagne souvent en quelques minutes, au point que je soupçonne les artistes d’être eux aussi à moitié endormis au moment de l’enregistrement. Pas de ça chez Locrian : l’esprit reste sans cesse éveillé, les nappes de ténèbres sont fascinantes de détails, et leurs progressions pachydermiques préparent sournoisement l’auditeur à des aphélies aux répercussions métaphysiques. La soundtrack idéale à cette année d’apocalypse.
3. King Hannah – I’m Not Sorry I Was Just Being Me
Mais bon hein, la fin du monde, il n’y a pas que ça dans la vie, et si votre humeur vous porte vers des préoccupations plus intimes, il ne faut pas passer à côté du premier album de King Hannah. Ce duo de Liverpool trouve un groove inédit en partant d’une base blues qu’il gazéifie d’une langueur shoegaze.
Joelle Michaud – Rédactrice
1. King Buffalo – Regenerator
Un astéroïde venu d’Amérique pour nous amener la bonne nouvelle version 2022. Un groupe qu’on aurait rêvé de découvrir avant qu’ils sortent leur cinquième album. Cette cathédrale sonique épique a enchanté notre automne.
2. A.A. Williams – As the Moon Rests
Une ode à la noirceur réconfortante. La chanteuse anglaise et sa voix qui touche directement dans le bas-ventre redonne foi en l’humanité.
3.Natraxas – IV
C’est en toute décontraction que Naxatras nous assène un des meilleur album de 2022 avec son ‘IV’ à l’ambiance vintage parfaitement maîtrisée et colorée, avec en prime une pochette ‘mangaesque’ bien kitsch.
Krisztina Kovacs – Rédactrice
- Carpenter Brut – Leather terror
Carpenter Brut puise ses influences dans les séries télévisées des années 80 et les films cultes de série B lourds de synthétiseurs pour soumettre nos oreilles à un brutalisme new wave. Un régal horriblement délicieux à écouter durant l’hiver et à l’infini.
- Viagra Boys – Cave World
Les troglodytes punks reviennent pour s’énerver et cracher sur cette planète-grotte que peuplent des barbares sans futur. Un album extrêmement rieur, absurde, par points civilisé…mais surtout explosif et très ludique.
- Turquoise – Lumio
Planant tel un orage électrique entre rock et shoegaze, des synthés baignés dans une reverb impitoyable peuplent le deuxième album des bruxellois dark wave. La voix poétique de la chanteuse comme introspection mélancolique, avec des paroles françaises, invite l’auditeur à se livrer à une rêverie opaque et chatoyante de noirceur.
Yves Peyrollaz, rédacteur
1.Cat Power – Covers
Miss Chan Marshall n’hésite jamais à mettre en perspective sa propre œuvre face à des titres qui ont habité sa vie, comme une mise en lumière parallèle. Avec cette troisième livrée de reprises elle raconte la musique qui a dessiné son adolescence ou qui a soutenu l’artiste au bord du vide qu’elle a été, osant même la relecture de ses propres errances. Déstructurant Nick Cave, Iggy Pop ou Lana Del Rey, elle offre à leurs titres une livrée proche de la nudité. D’une beauté extrême.
2. The Blinders – Electric Kool-Aid (part 1 & 2)
De power-trio à quintet, de rock indé primal à rock psyché étoffé, d’efficacité brute à textures musicales sublimées, le groupe du sud de Manchester a fait un bond en avant avec la sortie de ces deux EP. Drapant ses titres aux constructions touffues et sinueuses de cette fougue instrumentale décuplée, il parvient pourtant à ne faire aucune concession à l’efficacité. Et la présence imposante de la voix de Thomas Haywood ne souffre pas un instant de cette évolution. Fulgurant.
3. Elio Ricca – Luna Park
Passer de la finesse d’une voix de tête à l’âpreté d’un accroche rock en souplesse, jongler avec des saveurs acidulées et des fumets pimentés sans laisser tomber ses mélodies, voilà tout l’art imprévisible du duo Saint-Gallois. Solaire autant que poussiéreux, simplement blues ou crasseusememt new-wave, cette balade aux côtés du duo batterie-guitare ressemble bien à une virée dans une fête foraine. Mais ici pas de paillettes ou de lumières excessives, juste un vinyle tout rose et des fantômes inquiétants.