Le groupe Blockeads nous donne sa vision de la musique brutal en prévision de son concert au Brutal Festival qui aura lieu à l’Usine de Genève le 27 octobre prochain…
Qu’est-ce que le brutal metal pour vous ?
Raph (guitare) : Je ne sais pas si nous sommes les mieux placé pour répondre, étant donné qu’on ne se considère pas comme un groupe de metal. C’est une question plus difficile qu’il n’y parait. D’une certaine façon, la vitesse peut être un facteur, mais pour être honnête, l’impression de ‘’brutalité’’ dans la musique vient sans doute plus des riffs et de leur mise en place que de la batterie. Ce n’est pas qu’une histoire de blastbeats, c’est pour ça que je trouve que certains groupes de thrash comme Slayer, Sodom, Exodus ou Nuclear Assault, ou encore du bon vieux death à la Dismember sont plus brutaux, plus agressifs que des usines à blast comme Origin par exemple.
Quel serait le genre de brutal que vous faites ?
Du grindcore! C’est à dire une des sous-familles du punk. On insiste souvent là-dessus, mais ce n’est pas du metal, même si ça en emprunte parfois certains aspects. Si je voulais caricaturer, je dirais que l’emblème du grindcore reste le blastbeat, mais ce serait sans doute réducteur. Alors disons… un mélange de blast, de d-beat, de parties plus lourdes, et une vision aussi lucide que possible du monde dans lequel nous vivons, car sans message, il n’y a pas de grindcore. C’est une musique politique. Sur la forme… nous nous imposons de moins en moins de limites. On verra où cela nous mènera musicalement dans les années à venir.
Quelles sont les actualités de votre groupe ?
Pour les actualités de Blockheads, nous avons sorti notre septième album ‘’Trip To The Void’’ en novembre dernier, et nous allons tourner en octobre / novembre, essentiellement en France pour le moment, et évidemment à Genève aussi ! On est plutôt heureux des retours. On retourne en studio pour un format plus court tout début 2023, mais on ne sait pas encore sous quelle forme les morceaux sortiront.
Quelles sont vos expectatives pour la soirée à L’Usine ?
On a joué quelques fois à l’Usine déjà. Pour être franc, c’était top à chaque fois, l’accueil, le lieu mais surtout les gens. On s’attend donc à revoir les potes suisses, des amis qu’on ne croise plus si souvent malheureusement. C’est aussi ça, finalement, qui nous motive, les rencontres, les retrouvailles…
Quel est le groupe le plus brutal selon vous ?
Tu aurais sans doute une réponse différente par membre du groupe. Alors voilà la mienne : GODFLESH. Pas besoin de jouer vite, juste d’appuyer là où il faut avec la pression adaptée dans le timing idéal.
La musique peut-elle être encore plus brutale d’après toi ?
Bonne question ! Physiquement, ça me parait compliqué de dépasser certaines limites… et on en revient à la notion de vitesse. Je ne sais même pas si la question se pose encore en ces termes finalement. Ce que je sais, c’est que la variété des styles qui choisissent une certaine agressivité comme esthétique me semble plus grande qu’il y a quelques années… ce qui est sans doute très sain, et me laisse espérer de nouvelles découvertes !
[Juan-Pablo L’Huillier]