Déjà plus d’une année que Krokus a dit : ‘’Adios Amigos’’ au Hallenstadion de Zürich. Le groupe a décidé de sortir, le 19 février, un CD/DVD du concert donné lors du festival de Wacken. Nous avons eu Chris Von Rohr au bout du fil pour qu’il nous donne ses impressions.
Salut Chris, comment vas-tu dans cette période compliquée avec ce COVID qui nous encrasse la vie ?
Oui ça va bien, je n’ai pas de problème, je reste ici à la maison, entouré de mes instruments (il joue quelques notes sur son piano, où il a tant composé pour Krokus et Gotthard…) et j’ai aussi un petit studio d’enregistrement, donc je m’amuse bien. J’écris aussi beaucoup de chroniques et des livres, d’ailleurs il faut que tu lises mon autobiographie »Himmel, Hölle, Rock’n’Roll » (uniquement en allemand !) J’adore ça, je suis un type qui flirte avec les mots.
Je trouve, par contre, catastrophique cette crise pour tout le domaine culturel et les mesures annoncées me semblent disproportionnées et pas très sérieuses.
Parlons de ce live, où votre scène était drapée d’une immense bâche à l’effigie du Wacken. Que se passe-t-il dans ta tête derrière ce rideau noir, avant qu’il ne tombe aux premières mesures de »Headhunter »?
Le problème est que nous n’avons pas eu de soundcheck, juste eu le temps d’exécuter deux-trois riffs pour régler le son sur scène, en cinq minutes. J’étais seul avec ma concentration, le rideau est tombé et j’ai vu les 60’000 fans devant nous, je me suis senti lancé dans la fosse aux lions. C’était direct, rock’n’roll, magique, comme dans un rêve. Tout était top et professionnel, comme lorsque on joue au Montreux Jazz Festival !
A la fin du magnifique solo de Mandy Meyer, sur »Fire », on te voit reprendre les chœurs avec Marc et Mandy, on sent un bonheur communicatif qui fait plaisir à voir. Était-ce un moment spécial pour toi ?
Ce fut un moment très fort, Mandy a réalisé parfaitement ce solo écrit par le regretté Tommy Kiefer, notre premier guitariste des années 80, un super guitariste, le Clapton suisse !
Cela me fait très plaisir que tu me parles de ce passage, je sens-là le musicien qui est en toi !
Pourquoi ne pas avoir mis le fameux »Tokyo Night » sur la set-list du Wacken ? car ce fut une magnifique chanson lors du dernier show de Zürich, un hymne pour les fans comme moi !
On a du faire des choix, comme le Wacken est un festival metal, nous avons opté pour nos morceaux les plus rock, »Tokyo Night » est presque du reggae. (rires)
Mais j’adore aussi beaucoup ce morceau et son fabuleux solo de gratte écrit aussi par Tommy pour le mythique : ‘’Metal Rendez-vous ‘’
Toi qui est aussi chroniqueur, quelle question aimerais-tu que l’on te pose ?
»Pourquoi tu n’as pas une copine suisse romande ? » (rires)
J’adore les romand.e.s, je trouve que vous êtes plus cool et j’apprécie beaucoup votre ambiance.
Alors pourquoi pas jouer une dernière fois au Montreux Jazz Festival ?
C’est une idée qui me titille, j’attends juste qu’on me le demande ! (rires)[David Betrisey]