Après la sortie de leur second album ‘Revolve’ paru en novembre 2022 et enregistré à Stockholm avec David Castillo (Opeth, Leprous, Katatonia), les genevois de Kassogtha s’offrent une tournée européenne en première partie d’Avatar.
C’est à cette occasion que la team Daily Rock France a pu rencontrer Stephany et Morty respectivement chanteuse et guitariste du groupe, de passage à la Rockhal au Luxembourg.
On refait les présentations pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
On s’appelle Kassogtha, on est actifs depuis 2013, avant sous un autre nom puis on a changé en 2017 quand Martin et Dylan sont arrivés dans le groupe. Valerian le bassiste nous a rejoint depuis un peu plus d’un an.
On n’aime pas trop les étiquettes mais pour vous situer un peu on fait du Death Metal progressif.
Votre nom, on le sait vient d’un personnage féminin d’Howard Lovecraft, une vraie volonté de mettre en avant la voix féminine de votre groupe ? Et quelle voix !
A la base ce n’était pas le but mais c’est un heureux hasard. En plus d’être un nom cool il y a cet aspect-là et ça n’a fait que peser vers le pour dans la balance.
Petit pays mais très énergique sur la scène rock et metal. Comment vous êtes-vous démarqués ?
En Suisse, c’est assez difficile de vivre de la musique et du coup il y a assez peu de groupes qui gardent la niaque de vouloir faire ça a plein temps. Nous c’est notre cas, on essaye d’aborder notre vie musicale comme cela.
Il y a une scène assez importante en Suisse mais plutôt Underground.
Donc c’est votre détermination qui a fait que Kassogtha parvienne à faire la première partie d’Avatar ?
On a la chance d’être une super équipe avec des influences musicales assez diverses et le mix de tout cela fait que probablement on fait quelque chose qui sort du lot. Il y a aussi le fait que l’on n’abandonne pas, qu’on est toujours là, qu’on fait pas mal de concerts etc. Bref on en fait toujours plus, ce qui finit par créer des contacts.
Maintenant on travaille aussi avec un booker en Suisse qui s’est fait contacter par l’équipe d’Avatar. Et ils semblent avoir apprécié Kassogtha puisqu’on est là.
Quelle est la sensation avant de monter sur une scène comme l’Olympia hier à Paris ?
Juste avant le concert ça allait mais j’avoue que les jours d’avant, c’était plus compliqué. Les minutes avant de monter sur scène, quand tu es prêt à le faire c’est juste cool, c’est une expérience de malade. Jouer, ça on sait faire, on est prêts mais toutes les autres étapes avant, c’était vraiment terrifiant car cela, on sait un peu moins faire.
Pour en revenir à vous donc nouvel album sorti en novembre dernier, expliquez-nous un peu d’où vous vient l’inspiration ?
Cet album est né dans la douleur (rires). On sortait d’un moment assez cool, on tournait, on commençait à tracer notre route, on venait de sortir notre EP et puis COVID… On avait prévu, comme beaucoup, des tournées, des concerts etc, et d’un seul coup tout a été stoppé. Plan B et pas des moindres : composer un album. Dans un sens, c’était chouette pour nous d’avoir ce temps pour se consacrer à la composition mais ça n’a pas été simple malgré tout.
Dans la douleur parce que pour moi (Morty), en tant que compositeur principal ça n’a pas été si évident. J’ai un rapport conflictuel avec ce travail-là car je suis partagé. J’adore faire ça mais cela peut être aussi assez horrible car, pendant l’écriture de ce disque-là notamment, il y a eu des périodes assez longues où il ne passait rien. J’ai eu l’impression d’avoir perdu le mojo, de ne plus arriver à écrire quelque chose de bien. Il y a même eu une période particulière ou nous sommes partis en « retraite créative », une semaine dans un chalet, et j’ai passé une semaine avec la boule au ventre à n’arriver a rien, à détester la terre entière, moi y compris, et du coup c’était assez dur. Les plannings ont été repoussé quelque fois, d’où la douleur créative. Mais il y a eu des moments aussi supers cools où des morceaux sont arrivés tout seuls.
Et puis les arrangements et la production musicale ont été une phase vraiment plus cool. Même la pré-production des voix que l’on a fait en amont a été une expérience vraiment plus cool que pour l’album d’avant.
Justement, comment s’est passé l’enregistrement ?
On était en studio en Suède ce qui était assez différent des enregistrements précédents. Une expérience de dingue pour nous !
Et on adore être en studio car il se passe plein de choses. On sait jouer donc on arrive pour faire ce qu’on sait faire et profiter des conseils avisés du producteur.
Avec un tel producteur (David Castillo : Opeth, Katatonia, Leprous, Candlemass…) pas trop de pression ?
Pas tant que ça en fait. Il nous a produit en mode très très sympa. Il a donné des conseils vraiment bienveillants que l’on pouvait décider de suivre ou non. Donc pas trop de pression de ce côté-là.
En tout cas quelle expérience ! Enregistrer un album dans ces conditions c’est vraiment quelque chose qu’on espère refaire. C’est vraiment mieux que seul dans son salon ! Et puis ça permet aussi de forger le son final de ton album à ce moment précis de l’enregistrement. On est repartis de là-bas, l’album même pas encore mixé, que ça sonnait déjà énormément.
C’est un processus assez long mais il se passe tellement de choses. Il y a, par exemple, cette espèce de son bizarre d’intro du morceau ‘Drown’ où on a passé une demi-journée juste pour faire cela. Très contre-productif mais tellement technique et génial à la fois. Cela n’arrive pas quand tu fais cela seul chez toi. Là tu captures des instants, des choses qui se passent à ce moment-là et c’est incroyable.
Si on nous demandait maintenant, on signe direct pour refaire un album dans ces conditions. Et, ce qui ne gâche rien, on s’est super bien entendus avec David Castillo.
Après ces grandes étapes franchies, quel est votre prochain but maintenant ?
Le stade de France (rires). Mais surtout continuer à grandir, à faire des tournées comme celle-ci, de fouler des salles comme aujourd’hui au Luxembourg, comme hier à Paris comme à l’’Ancienne Belgique’ aussi. Et ce qui serait top aussi ce serait d’avoir nos shows headline dans des petits clubs.
Des dates à venir en tête d’affiche ?
Pas vraiment de tête d’affiche pour le moment mais plutôt des festivals comme à Yverdon en Suisse le 21 avril, le Rock métal Camp Fest en mai, ou encore Le Kave Fest en région parisienne. Et on travaille activement pour trouver de nouvelles dates.
Pour clôturer notre rencontre, avez-vous une petite news pour nos lecteurs ?
Alors si on annonce quelque chose qu’on aimerait faire du coup ils sont obligés de nous le donner genre un Stade de France ? (rires) On compte sur vous Daily Rock !
Ceci dit on a plein de projets en discussion donc les scoops peuvent venir…