Karras – Au Nom du Père

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Trio de grindcore formé par Diego (Sickbag) et Etienne (Aqme), le groupe fut rejoint par Yann de Mass Hysteria, qui tomba amoureux du projet et décida de mettre sa pierre à l’édifice du temple du chaos.

Comment s’est formé le projet ?
Diego (Chant/basse) : Karras est parti de la rencontre d’Etienne, le batteur, et moi-même. On s’est rencontré par un ami commun qui voulait faire un truc de death, il était chanteur. Mais malheureusement il a quitté le groupe, donc Etienne et moi nous sommes dit : continuons. On a composé deux-trois morceaux et ça a tout de suite matché ! On ne s’est pas pris la tête, nous n’avions pas de plan fixe. Etienne est producteur donc nous avions enregistré et composé un album entier en moins d’un mois ! C’est dire si ça a bien marché ! Je me suis mis au chant, j’ai lâché la guitare pour la basse, pour que ce soit plus facile pour moi. Yann nous a rejoints, et c’est ainsi qu’un vrai projet s’est formé.

C’est vrai que l’on te connaît moins sur la scène mais tu es super actif !
J’ai toujours fait de la musique, je joue sur des scènes plus DYI, hardcore, grindcore. J’étais dans un groupe qui s’appelle Sickbag, et nous étions sur un label polonais, donc nous n’étions pas vraiment en France, personne ne nous connaissait ici, mais nous étions connus sur la scène underground en Pologne ! J’ai toujours fait des concerts dans des squats et des petits festivals.

Yann, tu es super occupé avec Mass Hysteria, tu avais même refusé l’offre avec Karras. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
Yann (guitare)
 : Ils avaient fait un concert à Paris, Diego m’a demandé de faire quelque chose ensemble. Ce projet lui tenait à cœur, mais avec mon planning je me disais que ce serait presque impossible. Il m’a donné un CD. La musique m’a vraiment parlé. Je m’attendais à dire non, mais à force d’écouter l’album… Je l’ai appelé et lui ai dit ‘’je ne sais pas comment je vais faire, mais je veux bien être dans ton groupe’’. Je viens de la scène death, grindcore, c’est vraiment mes origines. J’avais un groupe de death avant Mass Hysteria. Donc on arrive toujours à prendre le temps ! Je ne te cache pas ça me fait du bien, c’est plus simple que Mass Hysteria ! Une répète nous dure 40 minutes, et tout le monde retourne vivre sa vie ! (rires)

Qui a composé l’album ?
Diego : Etienne et moi. On compose à l’ancienne, on arrive au local, je lui montre mes riffs, Etienne trouve un break et c’est parti. La musique doit être instinctive, donc il ne faut surtout pas que nous changions quoi que ce soit. Il y a justement une incroyable alchimie qui fait que tout colle très vite, tout est très organique et brut.

Vous n’avez pas beaucoup eu l’occasion de faire des lives ensemble, notamment à cause du covid. Quel fut l’effet de jouer au Hellfest ?
Revoir du monde, des gens qui bougent, un festival… C’est magique ! Nous avions fait quelques trucs, mais Karras est encore à ses débuts, nous sommes en train de construire un noyau, nous faisons les premières parties de groupes histoire de nous faire connaître. Le Hellfest était une bonne plateforme.

Pourtant vous devez avoir un bon réseau !
Mais le public de masse n’écoute pas forcément ce style. C’est quelque chose qui n’est pas forcément populaire en France, à l’inverse des pays de l’Est, de l’Allemagne… Les contacts que nous avons ne sont pas vraiment sur cette scène. Le death metal / grindcore, c’est instinctif, et personnellement je préfère avoir 5’000 fans qui sont passionnés que 30’000 qui écoutent quelques chansons à gauche, à droite.


Vous tenez votre nom du film l’Exorciste (ndlr : le prêtre s’appelle Damien Karras dans le film).

J’ai vu ce film gamin, je n’en ai pas dormi pendant des semaines. C’est ça qui est cool avec ces vieux films d’horreur où tu poses le décor pendant une heure, tu ne décapites pas un mec au bout de deux minutes ! C’est ça qui me parle !

Une exclu sur Karras ?
On va faire une tournée avec Blockheads ! J’imagine que ce n’est pas une anecdote croustillante, je ne dirai pas ce qu’on fait en privé (rires) – ne regarde pas sous la table !

Ça tombe bien, on organise votre concert à Genève !
Oui ! Notre deuxième album est fini donc j’espère qu’il sera sorti d’ici la fin de l’année.

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N° 151 - Avril 2023

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