Quelques privilégiés assistaient hier à la communion entre Julie Christmas et Cult Of Luna. Une expérience grandiose, aussi puissante qu’intime dans un théâtre Corona magnifié.
Difficile d’évoquer un tel spectacle sans transpirer les lieux communs; on verra décrit ici la transe, là la performance, ailleurs que nous assistions au show de l’année, á une performance unique. Mais le lexique sera asséché avant qu’on ait pu retranscrire en quelques lignes ou pages le spectacle d’hier soir.
Assister à un tel moment dans un environnement aussi intime que le Théâtre Corona est un privilège que nous ont offert des artistes à mille lieues de nous. Ils nous ouvrent une porte sur un voyage qu’ils habitent pleinement, sereinement, sans forcer rien ni personne à les accompagner.
Nous sommes transportés dans une expérience pluri-sensorielle physique, auditive, émotive. La musique est tridimensionnelle et l’espace occupé; on respire pourtant. Tout est à sa place, fluide, sophistiqué. On goûte la sérénité inébranlable d’un ensemble qui n’a rien à prouver.
C’est puissant, car dynamique. La maîtrise artistique est totale, la maîtrise technique remarquable. C’est vivant, humain.
La musique coule de source, embarcation légère portée par le courant, tantôt docile, tantôt terrible, jamais mauvaise. Les deux univers de Julie Christmas et de Cult Of Luna, quoique distincts, se cherchent, s’effleurent puis se rejoignent dans des moments de grâce intense.
Malgré l’indéniable puissance de Johannes Persson, l’apport d’un réel vocaliste — en l’occurrence ici une — ouvre des perspectives nouvelles à un genre qui tourne vite en rond. Nous en étions les témoins hier, transportés de la coda magnifique de The Wreck Of SS Needle á la respiration chaude de Approaching Transition.
Dernier acmé, Cygnus nous laissa en suspend, hypnotisés, unis dans un état de beauté intacte, unique, indiscutable.
Texte: Marien Joly
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