Enfin ! Enfin un show de fou dans les meilleures conditions ! Enfin un plein d’énergie live, de cris, de sueur, de pogos et autre wall of death !
Bref, enfin du bon gros rock en conditions live optimum. Et ce grâce au GROS 4 que forment No One is Innocent, Tagada Jones, Ultra Vomit et Mass Hysteria et ce en référence au BIG FOUR made in USA que sont Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax. Concert certes reporté une fois mais l’attente a été récompensée par un spectacle qui a tenu toutes ces promesses.
Premier show de la soirée : No One Innocent. Dès les premières notes tout le public est là; une salle comble prête à en découdre. On sent que l’excitation est à son comble car l’ambiance est palpable, dès le tout début du show. Et même sur scène on sent l’envie, plus que jamais, de tout donner pour le public. Energie, complicité, sourires, un set qui fait du bien et prend aux tripes. Kemar nous lâchera : ‘Ça fait du bien de vous retrouver après deux ans d’attente !’ Oh que oui ça fait du bien d’ailleurs tout le monde jubile et déjà un wall of death s’engage tandis que les comparses de Tagada Jones viendront rejoindre les No One sur scène pour un furieux « La peau’ d’anthologie ».
Suivront les Tagada Jones très en forme également. Là aussi le public est direct dans le bain avec « A feu et à sang » et spectacle pyrotechnique. On a de plus en plus chaud mais ce n’est pas que l’effet des flammes qui surgissent de scène sur « Le dernier baril ». Les titres phares s’enchainent et le public reprends les hymnes comme sur « Je suis démocratie » ou « Mort aux cons ». Et puis un bel hommage aux victimes du Bataclan est rendu avec « Vendredi13 ». Le feu est définitivement dans la place et ce ne sont pas les caméras d’Arte, qui filment en direct ce soir-là, qui vont diront le contraire.
Ultra Vomit enchainent le spectacle. Quelques balances offertes par le groupe comme un échauffement 5 minutes avant le show. Le métal loufoque est dans la place avec d’emblée une caricature de Lemmy de Motorhead qui annonce la couleur. Tout prête à rire, et bien qu’on avait un grand besoin de rock live on avait aussi besoin de rire. Avec Ultra Vomit on y est. Entre parodies de Mylene Farmer ou de Rammstein entre dérisions sur « Maité Ravendark », « Calogira », « Mouss 2 Mass », ou encore « Je collectionne les canards vivants » ou même présence de Jesus sur scène sur « Jesus », on ne s’ennuie pas une seconde avec ce set. Jusqu’au rappel, jusqu’à la dernière note, le spectacle est assuré et met le feu notamment avec le tant attendu « Kammthaar » ou « Evier métal ».
A Strasbourg c’est Mass Hysteria qui clôture le concert. Le public est chaud bouillant et il ne manquait que les notes lourdes et riffs tonitruants pour mettre le feu aux poudres. Mouss arrive, verre à la main, pour trinquer à ces retrouvailles sous les meilleurs auspices. Les hits s’enchainent, le show se poursuit avec toujours de la pyrotechnie autant que des images et vidéos projetées en arrière scène, Mouss se jette dans le public déchainé qui reprendra d’ailleurs des passages des morceaux phares du groupe : « Positif à bloc », « Vae Soli », « Chien de la casse », « Contraddiction », etc. Un hommage très émouvant est rendu sur « L’enfer des Dieux » aux victimes des attentats en France notamment celui de Strasbourg. Et C’est un « Furia » d’anthologie qui clôture la soirée avec tous les groupes sur scène.
A Strasbourg, ce 1er avril 2022, le show était bien sur scène mais aussi dans la salle et à la télévision. Après deux ans d’attente, le spectacle est bel est bien revenu, le live redonne les frissons que lui seul sait procurer et les musiciens nous régalent de leur énergie retrouvée. Toutes les conditions étaient et sont réunies pour une explosion de saveurs retrouvées. Une idée de génie que ces gros 4 qui en a mis 4 fois plus plein la vue et qui nous montre que le rock français a un toujours très bel avenir devant lui. [Marjorie Delaporte]
Photos : Nicolas Keshvary