Ghost Bath ont performé au bar Le Ritz avec Numenorean, Frosthelm et Existe dimanche passé, remplissant du même fait la place de puissance et d’une plénitude sans précédent (sauf peut-être pour du drone). Pas de manque de pratique, on voit que ce n’est pas la première fois qu’ils jouent ensemble. Une belle chimie s’installe dès le premier impact du quintette, les membres sont pleins d’énergie et prêts à livrer le meilleur d’eux même. Au niveau technique, tout est là, mais sans plus… On ne parle pas ici de virtuoses, ni même d’excellents musiciens, mais bien de musiciens qui se débrouillent très bien et qui jouent bien comme un ensemble. Ensemble de tête et de corps d’ailleurs, tous vêtus de noir avec le tour des yeux foncés par leur maquillage semi-lugubre… Imagerie un peu vieille selon moi, accentuée par les nœuds coulants accrochés à leurs amplis, c’est à se demander s’ils ne seraient pas un peu pris dans un cercle vicieux de mélanges stylistiques; du black métal atmosphérique esthétiquement emo?!
Leurs arrangements nous offraient un rendement beaucoup moins atmosphérique (mais presque aussi dense) que sur leurs enregistrements et, considérant que l’intrigue dans leur musique est basée presque uniquement sur la texture léchée et ultra réverbérée du style atmosphérique, je ne trouve pas ça super judicieux. Aussi, l’utilisation de backing tracks m’a un peu déçu, surtout quand j’ai entendu des guitares dans l’enregistrement! En plus, il y avait souvent des temps d’arrêt assez longs entre les pièces, pour laisser les guitaristes s’accorder; pourquoi ne pas avoir utilisé les backing tracks là? Tant qu’à en avoir… Mais bon. Au moins le choix la setlist était bien ficelée, les nuances étaient bien exécutées et l’émotion générale était bien rendue, surtout par leur frontman.
Un petit shoutout à Numenorean qui a beaucoup mieux rendu la portion atmosphérique et rêveuse de ce style que Ghost Bath… Dommage que leur musique soit une copie presque conforme de la musique du headliner, qui elle même se rapproche déjà beaucoup de Deafheaven à mon gout. J’ai aussi bien apprécié Existe, que je découvrais alors. Malgré leur manque assez omniprésent de professionnalisme (à titre indicatif, ils n’ont jamais spécifié leur nom; j’ai dû aller le chercher jusque sur l’évènement Facebook du concert…), leur chanteur très expressif et leur excellent batteur rendaient leurs pièces assez intéressantes et pleines d’émotions. Il manquait un brin d’originalité, mais ils donnent un pas pire show.
Texte: Hugo Tremblay