Grand guitariste érudit, Gaedic Chambrier est un habitué des festivals et workshops autour de la guitare et de ses multiples facettes. Il a également créé sa propre chaîne YouTube pour parler des »Histoires des Guitares Sessions ». Histoires de Guitares c’est aussi un spectacle. C’est parti ! Allons visiter son vortex.
Raconte-nous ta première rencontre avec une guitare, aussi, comment tu t’es rendu compte que tu voulais être musicien ?
Gaedic Chambrier : Ma première rencontre avec une guitare date de quand je suis né ! Mon père et ma mère en jouaient. Mais ma première vraie rencontre, celle d’amour, date de mes 16 ans. C’était une Gibson Les Paul custom black beauty. Je me suis rendu compte tout de suite que c’était ça que je voulais jouer. Ça a été le début de la fin de mes études académiques !
Quelles sont tes guitares préférées ?
Gaedic Chambrier : Ce sont des guitares de luthiers. Celles qui sont construites avec le cœur et le savoir-faire patiemment acquis. Je suis imperméable à la pensée magique qui pare les instruments de marques légendaires de qualités extraordinaires. C’est parfois/souvent inexact, voire complètement faux ! J’aime aller dans les ateliers un peu sombres, partager un verre de vin en discutant du projet, sentir l’odeur du bois, regarder les outils dans les mains expertes du luthier, voir les formes brutes s’affiner, le rêve devenir réalité ! Et quelle émotion, la première fois que l’instrument vient se presser contre le ventre, que les bras étreignent la belle tant désirée, que les cordes transmettent la vie à la table d’harmonie… Une part d’incertitude, un son un peu sauvage qu’il faut apprivoiser… J’adore !
On peut te voir sur YouTube sur un showcase super intéressant : « Histoires de Guitares sessions », comment était cette expérience ?
Gaedic Chambrier : J’ai donné ce spectacle plus de 200 fois depuis 2013. Les deux tiers des guitares que j’y joue ont été fabriquées par des luthiers, chacun spécialisé dans une époque (baroque, romantique, moderne, etc.), un type (flamenca, manouche, folk, guitare-harpe, solid body, 1/4 de caisse, etc.). Jouer des instruments qui vont de la préhistoire jusqu’aux guitares en carbone a quelque chose de vertigineux et de jouissif. Jamais je ne me lasserai de poser mes doigts dessus et de faire partager cette passion avec le public.
Quelles sont tes plus belles expériences en tant que guitariste ?
Gaedic Chambrier : Il y en a tant… J’adore la scène, le partage que cela implique, tant avec le public qu’avec le collectif sur scène, le voyage intérieur que cela engendre. J’adore également le studio, le temps passé seul dans la pénombre à chercher, tenter, repartir en arrière puis avoir l’étincelle qui dénoue le fil et révèle morceau, affiner, affiner encore… Exactement comme lorsque que des fouilles archéologiques révèlent un vieil édifice ou un squelette d’iguanodon enfoui dans le sol à l’aide de pinceaux.
Quel serait le meilleur conseil que tu puisses donner à un guitariste qui vient de commencer à jouer ?
Gaedic Chambrier : Techniquement, je lui dirais que le métronome est désormais son meilleur ami… Déguisé en diable ! En effet, il est impartial, sans complaisance, il tape là où ça fait mal ! Mais, bien utilisé, il est un révélateur de la progression, il est l’outil qui permettra au guitariste en herbe d’être en capacité de jouer en place avec d’autres musiciens. La maîtrise rythmique, la métrique me semblent être des pierres angulaires pour un musicien en devenir.
Psychologiquement, afin d’éviter les déconvenues, je dirais à ce même guitariste de considérer que son véritable niveau est celui qu’il a lorsqu’il joue à froid, sur une guitare différente de la sienne, avec une/des personne(s) qui l’écoutent attentivement, les mains moites ! (rires) Il sera un bon musicien le jour où ce niveau de base sera aussi proche que possible de ce qu’il peut faire de mieux seul dans sa chambre après deux heures d’échauffement !
Le meilleur des conseils reste cependant de considérer sa passion pour la guitare comme un trésor à chérir et à entretenir!
Facebook : Gaedic Chambrier // Spectacle : Samedi 30 avril – 14h00 – Salle de concert du MIGS