Le philosophe Bakounine disait que «la passion pour la destruction est aussi une passion créatrice». On comprend vite le sens de cette affirmation en écoutant l’album éponyme du quatuor montréalais Fuck Toute. Comme un nuage épais et abrasif qui salit le visage et tache les vêtements, Fuck Toute peint un univers sombre et nihiliste avec une trame sonore hardcore-punk inspirée des années 90. Musicalement, Fuck Toute n’est pas tellement loin de l’agressivité de Converge, la voix rappelle étrangement les belles années de Tim Williams (Vision of Disorder) et l’aspect garroché du défunt groupe Les Guénilles y est encore très présent. La production est relativement propre, c’est-à-dire moins garage que ce à quoi l’on pourrait s’attendre. Les musiciens sont très imaginatifs et certains passages sont d’ailleurs très surprenants comme par exemple l’utilisation de sonorité 8-bit pour l’intermède Ascenseur.

Nietzsche expliquait sa vision du nihilisme par «la croyance que tout mérite de périr et qu’il faut détruire». Les textes de Fuck Toute lui rendent hommage avec des titres comme J’veux te détruire et Dépotoir. Par contre les références au pipi-caca sont incalculables. Et encore plus con; le texte de la pièce Jai d’quoi à te dire se limite à la phrase, et je cite, «Mange-moi l’cul». Heureusement certains textes sont un peu plus brillants… mais en réalité, non pas tellement. Nous sommes dans une hargne d’adolescent qui franchit la frontière de l’âge adulte… c’est sale, ça pu, mais ça fait du bien comme jouer dans une fracture ouverte. Évidemment, on sent le deuxième degré, la farce, mais peut-être qu’un troisième degré n’aurait pas fait de tort. En somme, Fuck Toute dérange mais tape dans le mille. Pour un public averti en quête d’ironie.

 J’ai de quoi à te dire….ah pis laisse faire.

Texte: David Atman


Fuck Toute, violent et énergique. Mettons que tu n’en sors pas indemne.

On ne s’ennuie pas en écoutant l’album de Fuck Toute. On t’amène dans une ambiance de Grindcore vraiment violent. Les paroles sont crues, la musique est puissante et l’album va à un rythme étourdissant. Le band traite essentiellement du nihilisme et du «no futur» de façon évidente et sans détour. C’est un peu comme des poèmes de Denis Vanier sur du Grindcore.

La pièce Ascenseur au milieu de l’album vient briser le rythme brutal pour nous plonger dans une atmosphère enjouée. Ce qui contraste vraiment les thèmes plutôt fatalistes.  Puis, on nous remet du métal sale et violent en plein visage. La pièce Normal dans le néant, avec une guitare et une basse très lourde, a retenu mon attention avec un son plutôt Doom.

La conclusion que je sors de cet album, c’est que j’ai vraiment hâte de les voir live et de me faire défriser le toupet.

Texte: Laurence Doucet

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