2016 marque la septième présence de Daily-Rock au Festival d’été de Québec et comme à chaque année, on se pose la même question, accrédité ou pas? C’est donc avec le sourire que j’accueille une nouvelle accréditation car ce festival est un géant parmi les géants. Sept années consécutives, ça me semble beaucoup pour un petit média débarqué de sa Suisse natale où il est un des leaders dans les médias rock du pays. Ici, on est le petit qui essaie de survivre dans la jungle médiatique d’un autre pays.

Pour cette nouvelle édition, l’œil d’une caméra va primer sur les deux oreilles d’une personne attentive et de toute façon, on dit bien qu’une image vaut mille mots. Je vais donc m’efforcer de trouver pendant mon séjour à Québec les images qui vont résumer tout ce que j’aurai vu, beau défi. On ne va également pas trop compter les kilomètres parcourus pendant ces quelques jours ni les litres d’eau bu ou le nombre de fois où j’aurai oublié de manger.

Un endroit, un lien pour les photos. Un nom d’artiste, un lien pour le découvrir. Il suffit de cliquer dessus.

Jeudi 7 juillet,

17h40 Centre de presse du Hilton: Je récupère mon pass, des visages connus et des sourires, c’est parti!

18h Place d’Youville: Heymoonshaker, Andrew c’est la voix et la guit’ et, Dave c’est lui qui fait le beat avec sa bouche, époustouflant!

Petite marche rapide pour rejoindre les Plaines d’Abraham.

19h35 Plaines d’Abraham: Charlotte Cardin a le vent dans les cheveux, on ne la voit pas, ah oui voilà un sourire et avec sa voix, elle embarque la foule dans son univers en quelques secondes malgré l’immensité des Plaines d’Abraham.

18h44 Parc de la Francophonie: Francesco Yates, un génie, un virtuose? Difficile à dire, il est jeune ET il est peut-être là pour durer dans le temps et c’est tant mieux, car ça voudra dire que la musique sera bonne et jouée avec des instruments encore longtemps.

20h15 Parc de la Francophonie: Salut c’est Karim (Ouellet), vous êtes beau Québec!! Le public crie, le fun est dans la place.

C’est dans le vieux Québec que j’entends Sting et Peter Gabriel chanter Englishman In New York. Je presse le pas car il ne fait pas chaud et ce n’est pas en traversant le fleuve que ça va s’arranger.


Vendredi 8 juillet

La montée du traversier vers le Parc de la Francophonie se fait à la sueur de mon front et non, je ne prendrai pas le funiculaire!!

18h15 Place d’Youville: Des sourires et du soleil plein les yeux pour Caroline Savoie.

18h35 Parc de la Francophonie: La relève est là, le talent aussi. Two Miles Left c’est son nom et la foule leur fait un bel accueil.

19h15 Parc de la Francophonie: C’est sale et rugueux, mais aussi nonchalant. Prieur&Landry me jettent à terre, ma révélation de ce début de festival.

20h30 Parc de la Francophonie: Le photographe à côté de moi me dit, Steve Hill, c’est le meilleur et je ne peux pas le contredire. Le pigeonnier est plein, c’est beau à voir.

21h32 Parc de la Francophonie: Mister Atsbury veut pouvoir regarder son public dans les yeux, les photographes sont priés de rester sur les côtés. Nostalgie des années 80, gros son en pleine figure c’est (The) cult(e).

Pieds en feu, lit trop mou, je suis fatigué ou trop vieux.


Samedi 9 juillet

La question du jour: est-ce que je vais prendre des photos d’Ice Cube? Vu la météo, pas sûr!

18h10 Centre de presse du Hilton: Signature du document qui va me permettre de prendre des photos de George Thorogood le lendemain. On m’annonce une bonne bordée de pluie vers 20 h, cool…

18h30 Boulevard René-Lévesque: Louis-Jean Cormier marche devant moi, je ne fais pas ma groupie et le laisse tranquille.

19h Parc de la Francophonie: Philémon Cimon, un festival c’est ça, tu découvres des artistes que tu ne connais pas.

20h08 Parc de la Francophonie: Peter Bjorn and John ont eux aussi remarqué qu’il pleuvait. Je me cherche un abri, car de mauvais souvenirs refont surface.

Il ne fait pas chaud du tout, manquerait plus qu’il neige.

21h Parc de la Francophonie: Des capuches multicolores partout mais aussi beaucoup de sourires. Louis-Jean Cormier arrive, relax et sur son 36. Il débute en douceur, seul au piano et rejoint au fil des notes par d’autres musiciens. Il a mis le feu aux règles comme promis avec son show de rêve qui se voulait différent et ce fut tout simplement une nuit magique.


Dimanche 10 juillet

Réveil en sursaut, douche, œufs brouillés! J’ai vu Ice Cube mais dans le journal et c’est très bien ainsi.

15h55 Rue Saint Jean: Assis dans la rue à écouter Philippe Gagné au didgeridoo et son handpan, le temps s’est arrêté pendant quelques minutes.

17h10 Place de L’Assemblée-Nationale: I’m Singing in the rain, doit se dire Maude Audet devant un public attentif.

19h15 Avenue Wilfried-Laurier: Je suis parti du concert de Whisky Legs en courant, pas que ce soit mauvais, bien au contraire et c’est sûr que je vais les revoir, mais un autre show m’attendait.

19h45 Plaines d’Abraham: Je quitte Hedley sous les cris et sur le peu que j’ai entendu, je m’attendais à quelque chose de plus énergique, mais j’entends la petite Catherine dire qu’elle les place à côté de Marie Mai, elle semble sous le charme. Le groupe a gagné une nouvelle fan, mission accomplie.

20h15 Parc de la Francophonie: Enfin, je peux profiter d’un show et c’est avec le duo de The London Souls que je vais passer les 45 prochaines minutes. Le duo semble être un truc à la mode car c’est le troisième que je vois depuis jeudi et à chaque fois c’est excellent. Du rock mélangé à de la soul, saupoudré de blues font hocher les têtes dans la foule.

Celui qui n’a pas entendu Bad To The Bones de Georges Thorogood passe à côté d’un standard du rock des années 80.

21h10 Parc de la Francophonie: Petit privilège made in FEQ, on shoote depuis le pit, ce qui est visiblement assez rare lors des shows de M. Thorogood.

21h49 Parc de la Francophonie: Je tape du pied sur Night Time et j’avoue ne connaître qu’une seule chanson du monsieur, mais j’aime ce que j’entends. La musique est bonne, l’homme est souriant, généreux et proche de son public. Les vieux rockeurs sont toujours debout, prenez-en de la graine petits jeunes que vous êtes!

22h32 Parc de la Francophonie: Bad To The Bones, je peux aller dormir tranquille!

Je quitte le FEQ pour quelques jours, retour à la routine métro boulot dodo.


Jeudi 14 juillet

Frissons dans le dos en écoutant la radio, en France, des innocents sont à nouveau tombés, victime de la folie humaine. Triste journée de fête nationale.

18h45 rue St Jean: je viens de voir un gars qui changeait son eau en vin.

19h52 l’Imperial: Mad Parish est sur scène, il y a des relents de Maiden, le guitariste de gauche tripe comme un malade. La température commence à monter.

21h16 l’Imperial: Michael et Satchel de Steel Panther sont fesses à fesses, il fait chaud, très chaud, c’est humide partout et l’ambiance est à son maximum.

21h30 Bar L’Anti: C’est tellement complet que c’est impossible de voir s’il y a une scène. En ressortant, je croise Paco, guitariste de The Agonist. Le show aura bien lieu dans cette salle.

23h10 l’Imperial: C’est à se demander si l’orage prévu dans la soirée ne s’est finalement pas passé à l’intérieur de la salle.

23h30 l’Imperial: Steve Hill martèle sa guitare dans la brume dû à l’humidité ambiante ajoutée à ça, de la fumée diffusée par une machine derrière lui. Le son est fort, excellent, il va faire de plus en plus chaud!


Vendredi 15 juillet

Assis à mon bureau en train de regarder ce que je viens d’écrire vendredi 15 juillet. Comme dirait l’autre, je commence à sentir la fatigue!

Le chiffre du jour est… 133 000. C’est le nombre de billets vendus, ce qui fait que le FEQ est complet et comme il est écrit plus haut, un géant parmi les géants.

19h40 Plaines d’Abraham: Hey now, hey now Don’t dream it’s over, la foule chante aussi fort que Neil Finn Of The Crowded House.

20h47 Plaines d’Abraham: La musique de Brian Ferry n’est vraiment pas mon style. Les Plaines sont remplies de personnes attentives et peut-être un peu inquiètes de l’orage tant annoncé.

Je suis à chaque fois impressionné en voyant les foules énormes qui se déplacent pour voir des groupes qui sont présents dans le paysage musical depuis des décennies. La plupart sont là en famille, avec leurs enfants afin de leur faire découvrir ce qu’ils écoutaient plus jeunes. La question est, quel band les enfants de 2016 emmèneront voir leurs enfants dans 20 ou 30 ans?

21h40 Plaines d’Abraham: Simon Le Bon fait le malin avec son micro qui lui glisse des mains et se brise par terre. Quand on n’est pas bon en jonglerie, on s’abstient. Grosse soirée retour dans les années 80 avec Duran Duran et le monde a  répondu présent.


Samedi 16 juillet

17h10 Place de L’Assemblée-Nationale: Un chapeau noir, une guitare grise et un nœud papillon noir : le duo Blanche et Noir rock la scène Fibe sous le soleil. Début d’une belle soirée.

17h55 Place d’Youville: Le tour bus des Hôtesses d’Hilaire est à l’arrière de la scène, peut-être le seul groupe du Nouveau-Brunswick present au FEQ qui en plus, va distribuer quelques câlins à la fin du show.

18h40 Place de L’Assemblée-Nationale: Alexe Gaudreault, petite par la taille, grande par le talent, une très belle voix qui aura charmé le public présent, très nombreux.

19h40 Place d’Youville: Les Ogres de Barback ont visiblement une grosse base de fans au Québec, ça chante de tout bord tout côté, comment cela se fait-il qu’on ne les voit pas plus souvent par chez nous?

20h10 Place de L’Assemblée-Nationale: Malgré son dos en miettes, le chanteur de Blackvoid est en transe, il saute partout, se roule par terre. Quelques personnes présentes dans la foule ont les yeux ronds, mais ça ne durera pas. Ils ont rapidement été atteints par le syndrome du «j’me bouge les fesses en rythme».

20h35 Plaines d’Abraham: Wow, j’ai l’impression que j’ai manqué quelque chose, July Talk a mis les Plaines à genoux.

21h Plaines d’Abraham: Impressionné par l’immense foule qui se trouve dans mon dos.

21h15 Plaines d’Abraham: Les Red Hot Chili Peppers sont là, mais j’ai l’impression que ça ronronne, qu’ils sont un peu en mode pilote automatique. Le groupe a, au fil du show, modifié sa recette du chili et ça a fonctionné, car en écoutant un vox pop radio en rentrant, une majorité des gens ont trouvé le concert «malade».

22h40 l’Imperial: Le voilà mon deuxième coup de cœur du festival: Charlie Musselwhite, harmoniciste hors pair. Il nous a servi une leçon de pur blues accompagné de musiciens très talentueux. La personne à côté de moi qui avait un certain âge a tripé sa vie, moi aussi, mais avec un peu plus de retenue.

23h40 l’Imperial: Bloodshot Bill est sur scène et que dire sur ce personnage? Il est là, assis avec un kit de batterie assez rudimentaire, une vieille guitare et balance à ceux qui sont restés dans la salle son Rockabilly assez déjanté et la réaction ne met pas long à se faire sentir, ça se déhanche aux 4 coins de l’Imperial.


Dimanche 17 juillet 2016

Dernière journée du FEQ, la plus belle, avec Gojira que j’ai découvert il y a plusieurs années dans une petite salle de concert à Yverdon, en Suisse, et c’était déjà excellent! Et Rammstein que j’ai vu lors de son premier passage sur les Plaines en 2010.

17h40 Plaines d’Abraham: J’écoute le soundcheck de Gojira, mais je n’ai pas le droit de regarder sinon les pouvoirs du crâne ancestral s’abattront sur moi. Le son est puissant, ça va faire très mal tout à l’heure.

19h48 Plaines d’Abraham: «La dernière fois qu’on est venus à Québec, c’était il y a quelques mois et c’était en ouverture de Metallica, je crois que c’est plutôt pas mal. Il y a une très bonne étoile au-dessus de nos têtes.» Dixit Joe Duplantier. Performance impressionnante et son monumental pour Gojira. WOW!!!

21h18 Plaines d’Abraham: Le décompte s’arrête, le rideau tombe et Rammstein commence à poser de nouvelles pierres qui les feront entrer encore un peu plus dans la légende du FEQ.

23h30 quelque part entre Québec et Sherbrooke: «Malade, hallucinant, mon meilleur show à vie» c’est quelques-uns des commentaires que j’ai pu entendre à la radio après le show. Cette dernière soirée du FEQ est à marquer au fer rouge, car le groupe a donné un show au-delà des attentes de la foule et je suis sûr que dans les demandes de groupes pour la prochaine édition, Rammstein sera un des plus sollicités. Qui sait, dans quelques années, les Allemands seront peut-être le deuxième groupe à remplir les Plaines d’Abraham pour une troisième fois.

Et voilà, la 49e édition se termine sur un succès total et maintenant on attend tous le dévoilement de la programmation de la 50e et les attentes des gens seront très élevées. Personnellement, je vais prendre ce que les programmateurs vont nous offrir, car chaque année ils font un travail extraordinaire.

J’en profite aussi pour remercier l’équipe qui s’occupe des médias, vous êtes «su’a coche!»

Rendez-vous du 6 au 16 juillet 2017.

Texte: Sébastien Tacheron