Montréal 4 juillet 2017
Après une absence sur disque de près de 6 ans, l’artiste canadienne Feist nous est revenue en avril cette année avec un excellent disque appelé Pleasure. C’est donc une très belle prise de l’organisation du Festival International de Jazz de nous la présenter ce soir à la salle Wilfrid-Pelletier. C’est d’autant plus un bel événement pour moi, car, si j’adore sa musique depuis que je l’ai connue en 2007 avec l’album The Reminder, c’est ma première occasion de la voir en spectacle et j’en suis vraiment heureux.
Vêtue d’une belle robe jaune très voyante, elle ne passe pas inaperçue parmi ses musiciens quand elle entre gracieusement sur scène. De sa petite voix douce, elle sort son français du dimanche pour nous annoncer qu’ils peuvent et veulent nous jouer le dernier album dans son intégralité. Vu la qualité de celui-ci, j’en suis ravi et j’espère que la foule l’est tout autant que moi. Elle a beau s’excuser de la piètre qualité de son français, elle est bien meilleure que le crédit qu’elle s’accorde elle-même et elle l’utilisera à plusieurs reprises. Je suis charmé par son élégance savamment mélangée à une attitude purement indie rock.
Justement, comme c’est souvent le cas, on découvre rapidement avec la pièce titre de son dernier disque que leur son sera résolument plus lourd et plus rock qu’en studio. Pourtant, jusqu’à l’avant-dernier titre de celui-ci, I’m Not Running Away, l’assistance reste relativement calme. Il y aura bien sûr des applaudissements nourris entre chaque chanson et des rires quand elle utilise l’humour comme moyen de communication. Pourtant, ça reste l’écoute quasi religieuse qui est de mise. Il y a bien sûr des moments magnifiques comme l’éventail géant qui s’ouvre pendant Lost Dreams ou quand elle nous demande de regarder dans les yeux la personne avec qui l’on a envie de faire la fête pendant Any Party. Ce dernier moment étant surement le plus intense de cette première partie de spectacle.
Rendue à Young Up, la soirée prendra un tournant aussi inattendu que bénéfique. Alors qu’elle nous invite à transformer la place en salle de danse, il ne faut seulement qu’une spectatrice vienne s’exécuter dans l’espace entre la première rangée et le stage pour qu’un grand nombre de couples finissent par venir la rejoindre. Comme si ce n’était pas déjà assez, le rythme hyper entrainant de My Moon My Man fait lever tout le parterre comme un seul homme. Sans compter que tout ce beau monde en profite pour taper des mains et suivre les musiciens. Nous voilà résolument rendus dans un show rock.
Quand malheureusement je quitte la salle pour aller voir un peu ce qui se passe avec Walk Of The Earth à la scène TD, The Bad In Each Other est brillamment en train d’être interprété et l’intensité gagnée ne semble pas vouloir baisser d’un cran. C’est tant mieux comme ça, car cela donne une seconde vie à une prestation qui se voulait déjà mémorable juste de par sa présence ici. Et pour dire qu’ils n’ont pas encore joué le succès 1234. Ça promet pour le peu de temps qu’il leur reste à jouer!
Texte: Sébastien Léonard
Photo de courtoisie du Festival International de Jazz de Montréal