Daily Rock a eu l’opportunité de faire une courte entrevue avec Trevor Strnad, chanteur et membre fondateur du groupe métal The Black Dahlia Murder.
Stéphanie: Comment est ton séjour à Montréal jusqu’à présent?
Trevor: J’aime vraiment Montréal, on n’y vient pas souvent, mais c’est une de mes places préférées. La scène métal ici est vraiment incroyable. Vous avez un bel héritage musical de groupes techniques et c’est un honneur pour moi de pouvoir en faire partie. Le Canada est tellement métal! Depuis le jour 1 où nous avons commencé à venir jouer ici nous avons eu droit a un accueil chaleureux. Nous avons eu un batteur qui venait de Trois-Rivières; Pierre Langlois (batteur de tournée seulement en 2005-2006). Par contre je suis déçu de ne pas visiter Montréal, nous quittons vers 6 h du matin demain.
S : Votre dernier album Nightbringers est sorti en octobre 2017, peux-tu nous en parler un peut?
T: Ce fut une trajectoire vraiment excitante qui nous a menés à Nightbringers. Les fans l’ont reçu avec beaucoup d’enthousiasme, malgré nos nombreux albums! C’est fou, depuis Unhallowed en 2003. C’était mon rêve de faire un album quand j’étais plus jeune, seulement un, et maintenant je regarde tout ce qu’on a accompli et j’en suis toujours surpris. Nous avons fait tellement d’albums dont je suis fière. Nightbringers est quand même un gros album, en France, les ventes ont été gigantesques! Malgré que la vente d’album est vraiment difficile en ce moment avec les changements modernes de l’industrie. Surtout que notre musique est plutôt underground, on ne nous entend pas à la radio ou à la télévision. C’est un monde caché! En 7e année je suis tombée «down the rabbit hole» (référence à Alice au pays des merveilles) et je n’en suis jamais sorti! J’aime encore beaucoup le métal et je me tiens à jour. J’achète des albums et j’encourage de mon mieux les artistes, comme lorsque j’avais 15 ans. C’est toujours demeuré un de mes plaisirs.
S : Parlant des nombreux albums, j’ai remarqué que vous en sortez un à tous les deux ans exactement depuis votre tout premier. Est-ce qu’on peut donc s’attendre à un nouvel album en 2019?
T (hésitant): Je pense que oui, mais je n’en suis pas certain. On écrit jamais sur la route et en ce moment nous sommes en tournée. Nous gardons toujours ces deux mondes là séparés. Nous profitons de la tournée, malgré qu’on vieillit et qu’on ne fait plus le party autant qu’avant! On a quand même du sang jeune dans le groupe, Brandon (26 ans)… Mais il a dix ans de moins que moi!
S : Comme le groupe existe depuis plus de 10 ans, dans votre parcours qu’est-ce qui change et qu’est-ce qui se maintient? Compte tenu des changements dans les membres du groupe et l’influence que chacun a sur votre processus de création.
T : C’est certain que la vie de tournée n’est ni facile, ni glamour. On dort mal, ça put, on se sent comme en camping et on n’a pratiquement aucune intimité. Ça, ça reste exactement la même chose depuis le début! Mais c’est aussi pourquoi je comprends les membres qui ont pris la décision de quitter. C’est beaucoup de sacrifices. Au début je le prenais personnel et ça me mettait en colère, maintenant je comprends. C’est aussi différent pour Brian et moi, qui avons fait partie du projet depuis le tout début, nous l’avons tellement investi que c’est un peu comme notre bébé. Donc pour nous, on ne peut imaginer quitter. Je suis quand même reconnaissant des gens qui en ont fait partie et de leur contribution au groupe.
S : Crois-tu que tous ces changements de membres influencent votre son à travers les années?
T: Absolument! Brandon est une des meilleures choses qui soit arrivé au band et c’est ce qui rend Nightbringers aussi génial. Il a contribué à donner beaucoup de style à l’album. Il a juste 25 ans, mais est tellement old school, il ne ressemble en rien aux autres jeunes de son âge. Je crois qu’il a allumé le feu pour notre dernier album et c’est ce qui le rend aussi bon à mes yeux. Tous les membres participent au processus créatif malgré que Brian et moi sommes les membres fondateurs, on est vraiment ouvert et on souhaite que tous mettent leur grain de sel.
S : Tout à l’heure tu parlais de ton amour de la musique et ton souhait de créer un album. Quelle serait ta carrière selon toi si tu n’étais pas musicien?
T: C’est vraiment difficile à dire. C’est certain que ma job aurait un lien avec la musique. Sinon je n’en ai aucune idée. Je faisais des études supérieures d’anglais avant (english major), j’ai étudié pendant 4 ans à l’université. J’étais si près de graduer! Il me restait seulement 6 mois d’école lorsqu’on a été signé, mais aussitôt qu’on l’a été j’ai tout quitté. Je détestais l’école, je détestais le «vrai monde». En ce moment c’est parfait pour moi, c’est comme un prolongement de mon adolescence et je compte en profiter le temps que ça dure, car le groupe continue à exister et à avoir du succès, même après autant de temps.
S : Quel est le groupe que tu as le plus envie de voir ce weekend?
T: Emperor, définitivement!
Entrevue réalisée au Heavy Montréal par Stéphanie Huot