J’ai eu la chance de rencontrer Mononc’Serge lors du lancement de son album au Petit Campus

Voici mon entretien avec lui:

Salut Serge,

Si je ne me trompe pas, pourquoi Mononc» Serge joues-tu du rock’n’roll? est ton 10e album. C’est un peu un retour aux sources, car il est entièrement acoustique. Qu’est-ce qui a motivé ce retour?

En fait, c’est le 11e que je sors au Québec si on rajoute les enregistrements inédits. J’ai toujours joué de la musique acoustique, à côté de mes projets de musique métal, trash ou encore punk rock. Au départ, j’étais quelqu’un qui faisait de la chanson, mais j’ai tranquillement dérivé vers le milieu plus underground, plus trash. Mais j’ai toujours continué à jouer de la musique acoustique et au fil des années (5-6 ans), j’en ai accumulé quelques-uns. À ce noyau de chansons existant, j’ai greffé des chansons plus politico-sociales, sur l’actualité un peu plus récente et c’est comme cela que fut créé «pourquoi Mononc» Serge joues -tu du rock’n’roll?».

Tu as touché à tous les styles: métal, rock et acoustique. Dans lequel te sens-tu le plus à l’aise?

Ce qui est le plus naturel pour moi, c’est clairement de faire de la musique acoustique. Je ne peux pas dire que je ne suis pas à l’aise avec les autres styles, mais j’ai définitivement un penchant pour la musique acoustique. L’attrait central de mes chansons, c’est quand même les paroles. Alors quand je fais de la musique acoustique, ça permet de dégager beaucoup de place pour les paroles. C’est plus naturel pour moi de faire des trucs comme ça. Je suis quand même à l’aise pour faire du métal ou du rock, etc.

Tu as composé l’ensemble des pièces qui constitue l’album ou Peter Paul ou d’autres y ont aussi mis leur touche?

En fait, plusieurs y ont mis un peu leur touche personnelle lorsque je leur demandais. Par exemple, je pouvais demander a Peter Paul de rajouter des «tracks» sur ce que j’avais fait. Mais au départ, les paroles et les musiques sont de moi. Contrairement à mon album précédent où j’ai travaillé sur des riffs que Peter Paul m’envoyait. Sur celui-ci, j’ai fait les musiques, c’est un peu plus simple.

Qu’est-ce qui fait que tu écris sur un sujet ou un autre?

C’est souvent une phrase, une parole ou un flash qui me traverse l’esprit. Par la suite, je greffe du contenu autour de ça. Par exemple, j’ai une chanson qui parle de la musique des années 80 dans mon dernier album: c’est la chanson «rendez-vous mou». La toune est partie d’un jeu de mots de rendez-vous doux de Gerry Boulet. C’est un clin d’œil à Gerry, ça décrivait bien la musique des années 80. L’espèce de pop bonbon avec beaucoup de claviers, une mollesse qui se dégage de cette époque. Je pars d’une bride de parole et j’y rajoute du sens. Ça peut être par exemple la chanson Campagne qui m’a été inspiré de mon expérience de vie à la campagne, où je m’y étais installé un petit bout de temps. C’est difficile de déterminer précisément ce qui m’allume, ce qui fait qu’il y a une petite étincelle.

Quelles sont tes influences, les artistes qui t’inspirent?

C’est très clair, quand on m’écoute, Plume m’a fortement influencé. Autant dans ma façon de chanter que dans ma façon d’écrire. Au début, quand je jouais, je ne le faisais pas délibérément. Quand les gens écoutaient ma musique et qu’ils me comparaient à Plume, ça me vexait, mais à la longue je me suis rendu à l’évidence. Il m’a beaucoup imprégné et ça s’entend dans ce que je fais. Le côté plus vache, plus chien de mes textes me vient plus de l’humour de Rock et Belles Oreilles, leur côté plus incisif que Plume, leur côté plus choquant et provocateur. Leur humour a eu un certain effet sur moi.

Depuis quelques années, tu as pris l’habitude de faire des tournées en Europe.
Est-ce que tu commences à avoir une bonne base de fans ou c’est du monde qui vient à la découverte de ton univers?

Ce n’est pas grand monde, mais beaucoup reviennent à mes shows. Il y a certaines zones où j’ai une petite base de fan: Paris, un peu dans le nord, en Belgique… Mon nom circule un peu, je commence à avoir une petite notoriété, très vacillante, mais elle me permet de remplir des petites salles de 100 personnes. Quand j’ai des salles qui sont remplies et que je suis en tête d’affiche, je suis content. Bien sûr, on ne parle pas du même nombre de fans, on ne parle pas des Cowboys fringants ou des 3 Accords. Je suis un peu plus marginal dans ma musique. Mais j’aime vraiment aller jouer là-bas. J’essaie d’y aller 2 fois par an, pour entretenir le public que j’ai là-bas et le développer.

Merci Mononc’Serge, le mot de Cambronne pour ce soir!

 

Texte : Nicholas Dumont

Mononc'Serge