On a connu Elle King rock, pop, blues, folk, soul, voilà qu’aujourd’hui c’est à la rencontre de ses racines profondément country qu’elle a choisi de nous emmener. Loin d’être une surprise, quand on repense au banjo nu de « Kocaine Karolina » de son premier album « Love Stuff », cette virée en douze titres est surtout une occasion de confirmer que l’artiste fait évoluer sa voix doucement cassée au gré des styles avec une belle efficacité.
Allez, j’entends déjà les grincheux maugréant contre le côté ringard de la country et les cowboys en veste à franges. Je concède que pour plonger sans réserve dans cette collection de douze titres, il faut accepter que pedal steel, banjo ou violon prennent plus de place que les riffs de guitares. Pour le reste des chœurs gospel, des rythmiques tribales, des duos (« Drunk (And I Don’t Wanna Go Home) » avec Miranda Lambert et « Worth A Shot » avec Dierks Bentley) offrent à l’ensemble une belle variété d’approches et de modernité. Comme sur ce « Blacked Out » au banjo traditionnellement galopant, qui évolue hors des sentiers battus sous l’impulsion de la voix de King et de solos de guitare rauques.
Et qu’il est plaisant de découvrir la native de Los Angeles, heureuse de cette plongée dans les terres ancestrales familiales. Confirmant d’entrée sur « Ohio » que cela ne ressemble peut-être pas à Hollywood, mais que la vie y est agréable, et qu’elle regrette surtout de s’en être éloignée si longtemps. Sur la longueur pointe peut-être un petit regret, que la construction de nombreux titres se ressemble trop et que la production soit souvent très touffue. Retrouver la voix de Elle plus en simplicité n’aurait pas été déplaisant. Reste qu’on se laisse embarquer avec plaisir du côté de Nashville et des Appalaches pour une virée au grand air.
Note: 3.5/5