Belle lurette que je ne m’étais pas rendu à un concert pour le Daily Rock. Retrouver les copains du journal, apercevoir des personnes connues qu’on ne connaît pas, mais que l’on salue par principe, car l’on se croise toujours en concert, puis manger une saucisse de veau que même la moutarde n’est pas parvenue à rendre goûtue, c’est ça un vrai avant concert !
Entrée en scène sobre de Devin Townsend. Le traditionnel mur de son de l’artiste canadien avec ses ‘samples’ et ses multipistes est bel et bien là. L’homme est comme de coutume très en voix et alterne les différents styles vocaux avec fluidité et aisance. Cela peut paraître paradoxal, mais son show est carré… mais rondement mené. Ses musiciens sont clairement au service de la musique de Devin. L’alternance d’ambiance que sa musique offre est prenante. On passe dans un même titre entre du typé ‘indus’ à de ‘ l’atmo’ avec agilité. L’heure de concert passe vraiment vite et cela est la meilleure preuve que le moment est on ne peut plus plaisant. Sachant que cet article est rédigé le 5 mai et que nous savons pertinemment toi et moi que tu liras ces quelques lignes, la rédaction du Daily Rock te souhaite, Cher Devin, un bon anniversaire. Puisses-tu encore nous régaler avec tes mélodies cinquante années supplémentaires.
21h c’est l’heure à laquelle Dream Theater décide de faire son entrée dans l’arène genevoise, qui ce soir n’est pas très bien remplie, soyons honnête.
C’est sans surprise que l’entame de concert se fait avec ‘The Alien’, composition issue du dernier album des New Yorkais enregistré au bien nommé ‘DTHQ’. Malgré plus de neuf minutes au compteur, des solos bien trop longs et une métrique impaire en 17/8, Dream Theater a réussi à remporter dernièrement le Grammy Award de la meilleure performance metal grâce à ce titre. L’abnégation dont a fait preuve le groupe tout au long de sa carrière a payé. Respect. Notons l’entrée en matière ratée de James Labrie. Le pauvre est surpris par un problème de voix dès les premières paroles. Désagrément vite réglé fort heureusement. S’ensuit une remontée dans le temps, jusqu’en 1994 avec le titre ‘6.00’. Son introduction de batterie si connue et caractéristique, interprétée de mains de Maître – sur son nouveau kit réduit – par Mike Mangini, est saluée comme il se doit. Le groupe est sur de bons rails pour nous emmener dans leur ‘Train of Thought’ (2003) pour un ‘Endless Sacrifice’ de fort bonne facture. Le groupe sonne bien, la basse est bien présente dans le mix et le set est fluide. Nous sommes ravis. Seule la voix de Labrie est comme d’habitude en deçà du reste. (malgré des ‘samples’ pour les harmonies vocales)
La bonne surprise du soir, c’est le morceau ‘About to Crash’. Dès les premières notes de Jordan Rudess, un petit vent de joie souffle dans l’assistance. C’est toujours un plaisir lorsque l’ancien étudiant de la célèbre Juilliard School joue simplement du piano. Moyennant une petite modulation très bien amenée, on glisse ensuite sur ‘The Ministry of Lost Souls’.
Le gang de New York finit son concert avec le titre éponyme du dernier album ‘ A view from the top of the World’. Moncollègue photographe – pas du tout un fan de musiques progressives et venu surtout pour Devin – a toutes les peines du monde à digérer ce pavé de 22 minutes. Même un Carmol n’y ferait rien. Pauvre Alex !
Sans que nous n’eûmes le plaisir de longuement insister, le groupe revient sur scène pour nous offrir en guise de rappel ‘ The Count of Tuscany’. Avec quatre titres du dernier album et un voyage au travers de leur discographie, Dream Theater nous a offert une setlist cohérente ayant la propension à tenir le public attentif tout du long. Exit depuis quelques années maintenant le purement démonstratif ou les improvisations qui tirent en longueur. ‘DT’, en live,va désormais droit au but, sans fioritures.
Texte : Pierric Dayer
Photos : Alex Pradervand