En ce 14 février 2023, l’unique activité digne d’intérêt consistait à se rendre au concert de Dream Theater à la Samsung Halle de Dübendorf. Si ce jour revêtait une quelconque importance autre, je n’étais pas au courant. Retour donc sur cette soirée plutôt sympathique.
Début des hostilités à 20h précise avec les Finlandais de Arion. Le jeune groupe (2011) donne dans le Power mélodique. On ne va pas se mentir, en termes d’influences musicales, Children of Bodom n’est jamais très loin. Les duos de clavier/guitare, si excellents soient-ils, ne sont pas sans nous rappeler ce que faisait la paire Laiho/ Wirman. Les mélodies sont bonnes, les refrains se veulent relativement accrocheurs, mais la mayonnaise peine à prendre. Pourtant le frontman Lassi a du chien et ne se ménage pas pour motiver la foule. Les bandes son aidant les deuxièmes voix donnent plus de puissance au tout et permettent un bon rendu général. On passe un bon moment et le respectueux public ‘prog’ offre des applaudissements somme toute nourris au terme des 30 minutes allouées au combo du pays des mille lacs.
C’est à 21h que Dream Theater fait son entrée sur scène avec, sans surprise aucune, le titre ‘The Alien’, issu du dernier album du groupe. Puis les New Yorkais enchaînent rapidement sur ‘6.00’. C’est à ce moment-là qu’on se demande à quelle sauce nous serons mangés et si la setlist sera un peu différente que lors de leur dernier passage en terres helvétiques à l’Arena
le 4 mai 2022. Le groupe paraît très en forme et motivé. On en veut pour preuve un John Myung qui n’hésite pas à traverser la scène pour rejoindre l’autre John et s’adonner à un de leurs moments de prouesses techniques à l’unisson. Jordan Rudess et son clavier sont bien en avant dans le mix et nous nous délectons de l’énorme palette sonore qui ratisse large, du piano à l’Hammond sans aucun ‘trou’ entre les changements. Le combo déroule et navigue entre ses albums comme pour satisfaire tout le monde. ‘Answering the Call’ est magistral et les fans répondent présent avant de se laisser bercer par l’excellent ‘Solitary Shell’ ressorti du placard dans lequel se cachaient aussi ‘ About to Crash’ et ‘Losing Time’. Ces 3 titres sont issus du superbe album ‘Six degrees of inner Turbulence’ (2002).
Et si vous vous demandiez où était la différence avec la setlist de l’Arena en 2022, ne cherchez plus, elle réside dans ces titres-là. On notera la performance du soir de James Labrie qui a la sagesse – ou l’intelligence – de prendre certaines parties vocales à l’octave en dessous. Je n’ai pas pour habitude de lui lancer des fleurs, mais en cette soirée du 14 février une petite rose (jaune) est de mise car il fut moins criard que de coutume…notamment dans l’indémodable ‘Pull me under’.
‘A view from the top of the World’, morceau à tiroir, (de pharmacie, vu la longueur de celui-ci) clôture cette soirée avant le rappel qui est un autre titre de taille : ‘The count of Tuscany’.
Malgré une setlist sans réelle surprise mais cohérente, le concert de Dream Theater peut être qualifié de bon. On sait que les New Yorkais ont du nouveau sous le chapeau et on s’en réjouit.