Plus la fin de semaine du 7 et 8 janvier approchait, plus je sentais chez les vrais amateurs de métal classique une petite frénésie. Plusieurs me confirmaient leur présence à la salle Multi de Québec ou au Foufs à Montréal, si ce n’était pas les deux. Quelle était la cause de cette commotion? Udo Dirkschneider, le chanteur original d’Accept. Le légendaire chanteur et son band font présentement une tournée intitulée Farewell to Accept et c’est maintenant qu’elle s’arrête au Québec. Udo va pour un dernier tour de piste chanter les plus grands succès du groupe qui l’a rendu célèbre. La nostalgie est au rendez-vous!

Si c’est dommage qu’un personnage qui a autant marqué le hard rock plus incisif dans les années 80 se produise dans une salle aussi petite que les Foufs, il est agréable de voir que l’endroit est plein et que l’ambiance est à son comble. Pour mettre tout le monde en appétit, il y a les groupes Rusted, Mad Parish et Ashes of Eden qui ouvrent la soirée. Quand j’arrive, Ashes of Eden est en pleine interprétation de You Could Be Mine de Guns n’Roses. Rien de mieux pour faire prendre le party. Même si le groupe évolue dans un style thrash/death plus violent que le reste des formations présentes, la foule réagit très bien et les musiciens ont réellement du plaisir d’être là. On sent déjà l’électricité dans la salle et l’on ne peut qu’être impatient pour la suite des choses.

Après que Just a Gigolo/I Ain’t Got Nobody ait joué dans les haut-parleurs de la salle, c’est maintenant que les musiciens envahissent la scène au son de la musique d’intro qui caractérise cette tournée, sous les cris nourris de la foule. Il n’y a qu’Udo lui-même qui attend les premières notes de Starlight pour faire son apparition. Dès qu’il se met à chanter, c’est un plaisir d’entendre que sa voix aiguë et éraillée, à mi-chemin entre celles de Rob Halford et Brian Johnson, n’a presque pas perdu de son lustre et de sa puissance. À 64 ans, il peut rendre jaloux beaucoup de ses pairs. À mesure que la soirée avance, nous sommes submergés par tous les grands classiques que le répertoire d’Accept a à nous offrir. Comment rester de glace devant Breaker, Princess of the Dawn (chanté en chœur par les fans), Restless and Wild et Losers and Winners? L’interprétation est irréprochable. Le son, même s’il n’est pas parfait, est très bon pour l’endroit. Il n’y a rien pour gâcher notre plaisir. Et pour être sûr de finir en grand, Dirkschneider a gardé le meilleur pour la fin. Pendant un long rappel de 5 pièces, ils nous balancent rien de moins que Metal Heart, Fast as a Shark, I’m a Rebel, Balls to the Walls et Burning. Il peut être décevant de voir que dû au plus grand nombre de groupes d’ouverture qu’à certain autre endroit de la tournée, le setlist habituel a été amputé de quelques titres, mais c’est bien là le seul bémol. Et à voir tout le plaisir qu’ont eu les musiciens autant que les gens dans la foule, on peut dire mission accomplie!

Texte: Sébastien Léonard

Photos: Helene Dickey

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