C’est dans un stade du Letzigrund à guichets fermés que les Toten Hosen sont venus célébrer leur 40 ans de carrière. Dans leurs valises, les mêmes groupes germanophones qui les avaient accompagnés il y a 4 ans à Lucerne : on ne change pas une équipe qui gagne. Par contre, ce sont désormais les Donots qui ouvrent les feux avant les Feine Sahne Fischfilet, certainement symbole du succès grandissant de ce jeune groupe.

Les Donots, donc pour commencer. Et malheureusement nous n’avons pas de photos de ce groupe à vous montrer car les photographes n’ont pas été autorisés à entrer à temps dans le stade en raison d’un couac au niveau des accréditations. Dommage car ce groupe donne tellement en live que ça aurait sûrement été quelque chose de sympa à vous raconter en images : imaginez, quand on est arrivés le chanteur était carrément au milieu du public en train de chanter ! Déjà qu’on ne voit pas ça souvent en club, autant dire que dans un stade c’est totalement exceptionnel… bref grosse ambiance d’entrée de jeu avec ce punk rock d’excellente facture, punk qui n’hésite pas à faire des incursions du côté hard rock avec notamment une belle reprise de « We’re not gonna take it » de Twisted Sister.

Les Feine Sahne Fishfilet embrayent et on passe d’un chanteur charismatique à un autre, mais dans un style différent. Moins rentre-dedans, plus « à la cool », très souriant. Bref, deux salles, deux ambiances. La musique des FSF est d’ailleurs difficile à décrire, tant elle n’est pas totalement uniforme. Il y a du punk, mais parfois de la trompette façon ska, il y a de l’humour mais aussi des messages plus politiques, bref c’est joyeusement mélangé et c’est excellent groupe de scène. On a même eu droit à une tentative de surf sur le public avec un bateau gonflable depuis la scène (« tentative » car le pauvre trompettiste du groupe est tombé après quelques secondes – sans aucun mal, soyez rassurés).

Après deux concerts de ce calibre, et avec une chaleur étouffante, autant dire que tout le monde était « chaud » pour accueillir les légendaires Toten Hosen, lesquels ont aligné les tubes de leur désormais 40 ans de carrière, mais également joué de nouveaux titres (qui confirment que le groupe a toujours l’inspiration). Gros gros show, avec une machine parfaitement huilée autour de l’increvable Campino. On parlait de chanteur charismatique : il en est l’incarnation même. C’est impressionnant de voir comment un seul homme réussit à prendre autant de place dans un stade. Springsteen y arrive. Campino aussi. Il n’y en a pas beaucoup comme eux. Et à l’instar du Boss, les Toten Hosen sont généreux : c’est après 32 titres et pas moins de 3 rappels que les gars de Düsseldorf ont pris congé d’un public forcément conquis. Le plus grand groupe allemand de l’histoire a encore confirmé son statut. Eternels Toten Hosen.