De nombreux fans avaient jeté l’éponge. ‘Ils en ont rien à foutre depuis 2008 ces mecs’, comme si les Américains, ayant bercé notre adolescence neo-metallique, avaient laissé gonfler leur bide à bière et sorti des albums juste pour faire rentrer le pognon pour s’acheter une nouvelle piscine dans leur villa de luxe estampillée ‘White Pony’. Mais les premiers singles de leur nouvel album avaient piqué l’attention de plusieurs. Certes, Deftones reste Deftones, et la voix constamment tiraillée de Chino Moreno ne changera jamais, mais elle peut sonner plus ou moins convaincante. Le titre d’introduction ‘Genesis’ (non, pas le groupe de Phil Collins) nous redonne de l’espoir. Agressif, une rythmique d’enfer, on voit presque les visages des musiciens s’illuminer et retrouver la niaque de leur folle ‘Change’ jeunesse. Le groupe originaire de Sacramento fête ses vingt-cinq ans d’existence, et un quart de siècle doit se fêter dignement. Les dix titres se retrouvent un peu plus techniques, et tireraient presque vers le hardcore, suintant la puissance, la voix en détresse de Chino venant balancer le tout. ‘This Link Is Dead’ est un coup de cœur instantané. On termine sur le morceau le plus intéressant musicalement, une sorte d’opéra-rock-à-la-sauce-Deftones ‘Ohms’, un yin yang musical qui fait briller nos yeux et nos oreilles.
Alors certes, Deftones ne change rien à sont style sur cet album, et aucun titre ne sort clairement du lot, mais on sent qu’ils s’éclatent à fond, et l’amour pour leur art miroite sur cette galette. Un bon exemple du résultat suite à l’effort d’ ‘extirper ses pouces de son anus’. Prenons-en de la graine.
Note : 4/5