Dans l’ensemble, c’est vraiment bon. Si je devais pinailler, je dirais que j’aimais bien les quelques mélodies clean récurrentes dans leurs deux précédents albums et qu’« une analyse acoustique de la construction des morceaux révèle une assez grande similitude dans les schémas exploités. » Mais bon, à qui peut-on en vouloir de construire leurs morceaux avec des intros, des bridges, des montées crescendo… ? Personne, n’est-ce pas ? Donc à Darius non plus. Et si vous pensez que, du coup, « ça ne surprendra pas », détrompez-vous. Ils ont dissimulé ça et là quelques blasts ou mélodies un poil tire-larmes vraiment bien dosées. Voilà pour l’effet de surprise.

Du reste, il n’y a pas erreur sur la marchandise : un son brut, stoner / post-rock à souhaits, souvent assez rapide, parfois à la limite du metal, avec un certain travail sur les ambiances. Oh ! Et toujours pas de voix – j’avais presque oublié, tant elle n’est ici pas nécessaire. En effet, on n’en a pas besoin quand on a déjà cinq instruments qu’on sait bien mettre en avant et faire parler. L’oreille et l’esprit s’accrochent tout de suite à ce que veut dire la basse (très affirmée, souvent au premier plan) ou une des trois guitares du quintet (qui ont l’intelligence de ne pas tomber dans l’écueil du même riff, ou alors rarement). Même les néophytes du genre pourraient être étonné.e.s de s’apercevoir qu’on peut finalement écouter une basse, une batterie et trois guitares jouer en même temps des riffs (assez souvent) différents, mais qu’on comprend le tout. Bravo pour le travail de mastering et production, pour le coup, ça ne devait pas être de la tarte.

Bref, une musique qu’on pourrait croire être une excellente musique d’ambiance ou bande-son d’un film sombre, mais qui se révèle vite trop complexe pour ça. L’exemple parfait de tout ceci serait ‘Men Er Grah’ : vous n’en reviendrez sans doute pas comme vous y êtes entré.e.s.

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4.5/5