Cleopatra/Membran
Le père Danzig, la soixantaine bien assénée, qui se lance dans le crouningue comme un vacancier aviné au karakoké d’une plage de Pattaya ! Il vous fallait un signe supplémentaire de la fin de la civilisation ? Plus proche du déambulateur que du stage-diving, le gaillard n’a certes pas perdu grand-chose de son légendaire organe, dont la chaleur sauvage semble mieux se prêter à l’exercice que celui de son quasi-contemporain Blackie Lawless ou de Dani Filth, c’est évident. Sa discographie a toujours rendu un double hommage à la figure tutélaire du rock’n’roll comme à l’archange Jim Morrisson. Ça ne met personne à l’abri, sinon d’un faux pas, du moins d’une galette dispensable. Signe d’un certain courage, les titres retenus ne font guère partie des titres les plus connus du King et sont volontiers d’une lenteur et d’une mélancolie de bon aloi. Mais où est passée la noirceur typique du New-Jersiais bodybuildé et colérique ? Certes un peu injuste, la comparaison est pénible avec Projet 1950 des Misfits (avec le très capable Jerry Only au chant), qui en 2003 avait réussi l’exercice des reprises décalées de grands classiques des fiftizes, avec le gros son caractéristique du groupe dans sa seconde vie. On aurait apprécié un Elvis ‘sauce Danzig’, mais les titres nous sont livrés bruts, honnêtement interprétés, mais sans passion, touche personnelle ou prise de risque. Une seule d’entre elle aurait plaisamment conclu un album originel sur une note intimiste et loin de l’outrance proverbiale du personnage. Bout à bout, c’est une compile n’offrant guère plus que les version originales hormis une qualité d’enregistrement moderne. Le type s’est fait plaisir, on est contents pour lui…
danzigsingselvis.bandcamp.com
Note: 3/5