C’est ce soir à l’Impérial qu’a lieu mon baptême d’Apocalyptica. Le groupe faisant partie de ma liste de concerts à voir au moins une fois dans une vie, je suis impatiente de le voir se produire. C’est avec ses excellents covers de Metallica que je l’ai découvert il y a quelques années et j’avoue être restée accrochée, comme bien d’autres, à sa période plus instrumentale. N’ayant pas eu le bonheur de le voir lors de son passage au FEQ en 2010, je devais m’ouvrir à son nouveau son. Depuis ses débuts, il n’a cessé de progresser, ajoutant ses propres compositions à son répertoire, sans oublier les nombreuses collaborations avec des chanteurs de renom.
Pour cette tournée nord-américaine éponyme de son nouvel album « Shadowmaker », la formation qui fêtait ses 10 ans en 2013 a choisi d’inviter Art of Dying à en faire la première partie. Le groupe canadien, dont on peut être fier, en profitera pour promouvoir son dernier album intitulé Rise Up. La foule l’accueille chaleureusement. Entre deux photos, je remarque un pendentif en fleur de lys accroché au cou du bassiste, un clin d’œil à notre drapeau qui me fait un petit velours. Les Canadiens performent bien et démontrent une complicité entre musiciens, mais rien n’est comparable à l’énergie et à la puissance que dégagera le groupe principal.
C’est devant une foule plutôt statique, mais qui démontre bien sa présence par ses cris et acclamations qu’Apocalyptica s’installe. Aucune place à la rigolade, nos talentueux finlandais sont venus nous en mettre plein les yeux et les oreilles ! Le spectacle débute en effet avec énergie et l’éclairage met le spectacle en valeur tout en facilitant notre travail de photographes. Le batteur n’est pas reclus dans la pénombre comme la plupart du temps. Tout de blanc vêtu, il capte aisément la lumière et attire ainsi l’œil des spectateurs. Franky Perez, un chanteur expérimenté s’est joint à l’aventure pour l’enregistrement de « Shadowmaker » et de la tournée qui y est rattachée. Il offre aux spectateurs, ce soir, une interprétation convenable, qui témoigne de sa polyvalence pimentée d’une bonne présence. « I Don’t Care » me fait moins d’effet sans Adam Gontier, mais je comprends qu’il faille le substituer à des fins pratiques. Les positions sur scènes paraissent soigneusement étudiées et l’énergie des musiciens ne semble jamais vouloir se tarir.
À « The Unforgiven », la terre cesse de tourner. Je n’écris plus, je savoure le moment. Les violoncelles sont d’excellents instruments pour faire monter l’émotion et, à ce moment précis, je me sens vulnérable. Les gens se sont tus, aucun cri ne se fait entendre. Les vibrations des cordes remplissent l’Impérial. Tous semblent en transe devant cette prestation épurée et noble. La batterie et le chant ont disparu, ne reste plus qu’un instrumental prenant. Comme si le moment n’était pas déjà parfait, ils enchaînent avec « One ». Les covers sont bien reçus du public.
Ils nous rappellent leurs débuts et la raison pour laquelle on les apprécie autant : leur son est unique. La formation est définitivement impressionnante à voir en spectacle et sa passion se transmet de la scène au public.
Alors que la tournée nord-américaine d’Apocalyptica s’achève, celle d’Art of Dying se poursuivra jusqu’en octobre. Après quoi nos violoncellistes entreprendront quant à eux une tournée européenne avec plus de 20 dates prévues à l’horaire.
Texte et photos: Jessica Dufour (merci pour tout ce que tu as fait pour Daily-Rock, tout de bon pour la suite)
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